TYPE, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Fin 
xives. (
Aalma, éd. M. Roques, t. 2, I, 12478: 
tipus. 
tipe. figure. forme. estat.similitude); 
b) 1531 théol. « symbole, représentation » (J. 
de Vignay, 
Mir. hist., IX, 62: le prestre qui porte 
le type de l'eglise); 
2. a) av. 1596 philos. (B. 
de Vigenère, 
Traicté du feu et du sel, éd. 1622, p. 202: le nom des choses [...] que Platon en son Cratyle dit estre non tant seulement 
le type et representation des choses mais leur essence); 
b) 1778 (
Buffon, 
Des Epoques de la nature, p. 27: 
le type de chaque espèce n'a point changé; le 
moule intérieur a conservé sa forme et n'a point varié [...] les individus de chaque genre représentent aujourd'hui les 
formes de ceux des premiers siècles); 
3. 1776 p. ext. (
Restif de La Bret., 
Le Paysan perverti, t. 1, p. 197: [Madame Parangon] c'est, pour ainsi-dire, 
le type de la beauté); 4. a) 1777 arts (
Encyclop. t. 20, 
s.v. Grecs: Les Grecs commencerent par copier servilement la belle nature [...], à force de voir de belles personnes dans les gymnases, dans les amphithéâtres, dans les bains [...] ils se composerent par ce moyen 
un type du beau dans le genre féminin); 
b) 1811 litt. (
Jouy, 
Hermite, t. 1, p. 37: Berville est 
le type d'une autre classe de Tartuffes dont la société est inondée); 
c) 1869 
les grands types littéraires (
Flaub., 
Éduc. sent., t. 1, p. 253); 
5. a) 1801 minér. (R.-J. 
Haüy, 
Traité de minér., Paris, Louis, t. 1, p. XL: Or, les caractères spécifiques étant comme les points fixes d'où partent les connaissances relatives à l'espèce, j'en exclurai les couleurs [...] comme des modifications variables, fugitives et étrangères 
au type de l'espèce, qui est la molécule intégrante); 
b) 1805 (
Cuvier, 
Anat. comp., t. 1, p. 59: 
s'éloigner comme par degrés
 d'un type primitif; t. 3, p. 10: [les] organes des animaux vertébrés, 
le type d'après lequel nous traiterons des organes des autres; t. 5, p. 192: 
les lucanes ou cerfs-volans ne suivent pas ce type); 
c) 1864 (
Renouvier, 
Essais crit. gén., 3
eessai, p. 196: les langues ne se rapportent point à 
un type grammatical unique; p. 197: le 
type sanscrit); 
6. a) 1819 (
Balzac, 
Corresp., p. 51: Apprends par cœur les 
types des déclinaisons, verbes); 
b) 1831 (
Id., 
Peau chagr., p. 281: 
ces types d'existence); 
c) 1832 (
Id., 
L. Lambert, p. 196: 
le type du dévouement); 
d) 1834 (
Id., 
E. Grandet, p. 82: Eugénie appartenait bien à 
ce type d'enfants fortement constitués); 
7. a) 1801 (
Crèvecœur, 
Voyage, t. 1, p. 99: des physionomies 
d'un type particulier); 
b) 1845 (
Michelet, 
Journal, p. 625: la petite vierge 
a le type italien); 
c) 1855 (
Sand, 
Hist. vie, t. 2, p. 311: 
d'un type très-accusé); 
8. a) 1831 
roman-type (
Gazette littéraire, n
o31, 30 juin, p. 481b ds 
Quem. DDL t. 30); 
b) 1855 
amitié type (
Sand, 
op. cit., p. 253); 
c) 1875 
voitures-types du carrossier (
Goncourt, 
Journal, p. 1085); 
d) 1894 (
Bricka, 
Cours ch. de fer, t. 1, p. 185: 
le profil type des tunnels). 
B. 1. a) 1545 impr. « caractère d'imprimerie » (v. 
Wolf (L.). 
Buchdruck, p. 39); 
b) ca 1570 « ensemble des caractères composés, formant la planche d'impression » (d'apr. 
FEW t. 13, 2, p. 461; v. aussi 
Wolf, 
op. cit., p. 142); 
ca 1570 (
Carloix, 
Mém. de Vieilleville, éd. 1757, i, 46: sorte de livres [...] qui ont passé sous le 
tippe de l'impression); 
2. 1693 numism. (
Racine, 
Lettres, 110 ds 
Rob.). 
C. 1. 1843 « personne extraordinaire, qu'on remarque, originale ou bizarre » (
Sue, 
Myst. Paris, t. 5, p. 73: Malgré ses travers, ses plaisanteries [...] M. de Rucenay n'était pas, nous l'avons dit, 
un type vulgaire, grâce à une sorte de dignité naturelle);
 2. 1875 « personne, individu quelconque » (A. 
Cavaillé, 
Les Filouteries du jeu, p. 109 ds 
R. Ling. rom. t. 29, p. 378); 
3. 1881 
typesse fém., 
type « amant qui paie » (
Rigaud, 
Dict. arg. mod.: 
Typesse. Femme, et particulièrement, femme dont on paye les faveurs. La 
typesse est celle que le 
type honore momentanément de sa confiance); 
4. 1884 
être le type de qqn (A. 
Daudet, 
Sapho, p. 61).     Empr. au lat. eccl.
typus « figure mystique (en particulier employé à propos de l'Ancien Testament où se trouvent les figures ou symboles des mystères du Nouveau Testament), préfiguration, symbole » (v. 
Blaise Lat. chrét.), du gr. τ
               υ
               ́
               π
               ο
               ς d'abord « coup, blessure » qui a ensuite désigné l'empreinte en creux ou la saillie que laisse la frappe d'une matrice, l'emblème figuré sur cette matrice, la marque d'un sceau, un bas-relief, d'où « figure, modèle, ligne générale, schéma, archétype ».