TROUPE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1178 « groupe important d'animaux » (
Renart, éd. E. Martin, XIV, 861);
2. ca 1220 « rassemblement, fortuit ou organisé, d'un nombre important d'individus se déplaçant ensemble ou se livrant à la même activité » (
Robert de Clari,
Constantinople, éd. Ph. Lauer, p. 77); 1538 « groupe important d'individus assemblés, multitude » (
Est. s.v. turba); 1553
en troupe (
La Bible, s. 1., impr. J. Gerard, Esa 24d d'apr.
FEW t. 17, p. 398a);
3. a) 1477 « réunion d'hommes en armes constituant une formation prête au combat » (G.
Leseur,
Hist. de Gaston IV, comte de Foix, éd. H. Courteault, t. 1, p. 89); 1636 au plur. « soldats, sous-officiers et officiers régulièrement organisés, qui constituent une armée ou une partie d'armée » (
Monet);
b) 1803 collectiv.
la troupe (
Boiste);
c) 1825 « ceux qui, dans l'armée, ne sont ni officiers, ni sous-officiers » (
Le Couturier,
Dict. portatif et raisonné des connaissances militaires d'apr.
FEW t. 17, p. 398a); 1833
enfant de troupe (
Balzac,
Méd. camp., p. 5); 1941 « cigarettes de l'armée » (
L'Œuvre, 23 sept.,
cf. supra);
d) 1862 « la force militaire ou la force publique qui a été chargée de maintenir ou de rétablir l'ordre » (
Hugo,
Misér., t. 2, p. 455);
4. 1662 « ensemble de comédiens, d'artistes jouant habituellement ensemble » (
Poisson,
Le Baron de la Crasse, 4 ds
Littré);
5. 1928 scoutisme (J.
Droit,
Le Loup bavarde, Paris, p. 11). Dér. régr. de
troupeau*. Les ex. de
trope masc. relevés par le
FEW t. 17, p. 397b et 399a sont à lire plutôt
tropé, cf. notamment
Eustache d'Amiens,
Du bouchier d'Abevile, éd. J. Rychner, 101 et 525 [mêmes ex. que
Littré et
La Curne].