TROTTER, verbe
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 « faire aller son cheval au trot (dans une équivoque obscène) » (
Eneas, 8594 ds T.-L.); déb. du
xiiies. en parlant d'un cavalier (
Lai du trot, 162 ds
Lais anonymes, éd. P. M. O'Hara Tobin, p. 342);
b) 1181-90 « aller au trot (en parlant du cheval) » (
Chrétien de Troyes,
Conte du Graal, éd. F. Lecoy, 6913);
2. a) 1178 « (en parlant de personnes) marcher beaucoup, faire de longs déplacements à pied » (
Renart, éd. M. Roques, II, 3372);
b) 1456
se trotter « partir, s'en aller vivement, précipitamment, s'enfuir » (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 953);
c) av. 1550
trotter menu (
Frère Guillebert, 420 ds
Recueil de farces, éd. A. Tissier, t. 6, p. 253);
d) 1666 « aller et venir hâtivement, faire de nombreuses courses ou démarches, se démener » (
La Fontaine,
Contes, II, 7 ds
Œuvres, éd. H. Régnier, t. 4, p. 309);
3. a) 1546 au fig. « aller, agir vivement, se porter rapidement un peu partout (en parlant de choses) » (
Rabelais,
Tiers Livre, VII, éd. M. A. Screech, p. 67);
b) 1698 « venir et revenir à l'esprit (en parlant des pensées) » (
Dancourt,
Le Mari retrouvé, 5 ds
Littré). De l'a. b. fr. *
trottôn « courir »,
cf. l'a. h. all.
trottōn « aller », m. h. all.
trotten « courir ».