TRÔNE, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. Subst. masc. sing.
1. 1
remoit.
xiies.
throne « siège allégorique d'où Dieu est censé régner sur le monde » (
Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 9, 4: tu siez sur
throne); 1
remoit.
xiies.
trone (
Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 10, 4);
2. a) 1
remoit.
xiies.
throne « siège d'apparat où prend place un souverain dans l'exercice solennel de sa souveraineté » ici métaph. « puissance, autorité du souverain » (
Psautier Oxford, 88, 29);
ca 1170
trone (
Rois, éd. E. R. Curtius, p. 111, ligne 24);
ca 1216
trone «
id. du pape » (
Anger,
Trad. Vie St Grégoire, 1243 ds T.-L.);
b) 1550
s'asseoir sur le trône « prendre possession du pouvoir souverain » (
Bible Louvain, 1 Rois, 8, 20 d'apr.
FEW t. 13, 1, p. 315b); 1640
monter dans le trône (
Corneille,
Cinna, I, III, 220;
monter sur le trône, éd. 1764, correction de Voltaire);
3. 1756 « régime, institution monarchique »
renverser le trône (
Voltaire,
Essai sur l'hist. générale, p. 96);
4. 1808 fam.
il est sur son trône se dit d'une personne qui est sur une chaise percée (
Hautel t. 2); 1866
trône « siège de cabinet d'aisance » (
Delvau);
5. 1904
trône d'une planète (
Nouv. Lar. ill.).
II. Subst. plur.
ca 1265 théol. cath.
trosnes « un des neuf chœurs des anges » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. J. F. Carmody, p. 27, ligne 22); fin
xiiies.
saints trones (Ms 7218, f. 142 ds
La Curne). Empr. au lat. d'époque impériale
thronus « trône » (lui-même du gr. θ
ρ
ο
́
ν
ο
ς « siège élevé, trône pour les rois et les dieux; siège de patriarche ou d'évêque, trône épiscopal »), qui s'est substitué à
solium « siège, trône »; très fréq. dans la Vulgate,
thronus fut comme terme biblique empr. par la plupart des lang. médiév. soit dér. du lat. (
cf. ital., esp.
trono, port.
throne, cat.
trona), soit de l'a. fr. (
cf. m. angl.
trone, m. h. all.
trôn, néerl.
troon, bret.
tron),
cf. FEW t. 13, 1, p. 316b.