TROMBE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1549
trombes de feu (
Rabelais,
La Sciomachie ds
Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 409: Lors pour empescher l'assaut des forains [...] furent iettees dix
trombes de feu, canons de fusees [...] et potz à feu); 1642
trombe (
Oudin Fr.-Ital.:
trombe,
tromba;
cf. 1640
Id. Ital.-Fr. :
trombe di fuoco,
trombes de feu);
2. 1665-1666
trombe « colonne nébuleuse tourbillonnante qui soulève la surface de la mer » (
Thévenot,
Suite du Voyage du Levant, p. 359 d'apr. R.
Monnot ds
Fr. mod. t. 21, p. 294); 1821 au fig. (J.
de Maistre,
Soirées St-Pétersb., t. 1, p. 167: Je ne songe jamais sans admiration à cette
trombe politique qui est venue arracher de leurs places des milliers d'hommes destinés à ne jamais se connaître, pour les faire tournoyer ensemble comme la poussière des champs);
3. 1833 p. ext. « déversement abondant et brutal (de pluie, de neige, etc.) » (M.
de Guérin,
Journal, p. 149: Le 8. Jour de neige. Un vent de sud-ouest la roule en tourbillons, en grandes
trombes d'une éblouissante blancheur); 1833 au fig. « grande quantité » (
Chênedollé,
Journal, p. 162: Des
trombes de réquisitoires tombent sur la presse);
4. p. compar.
a) 1835
comme une trombe « avec une grande soudaineté et brutalité » (
Balzac,
Contrat mar., p. 289: Ces réflexions si cruellement justes tombèrent sur madame Evangélista comme une
trombe, et lui fendirent la cervelle); 1837
s'élancer avec la violence d'une trombe (d'une personne) (
Id.,
C. Birotteau, p. 266);
b) 1895
en trombe « très rapidement » (
Lorrain,
Sens. et souv., p. 284). Empr. à l'ital.
tromba, propr. « trompette » (dep. 1308-48, G.
Villani ds
Tomm.-
Bell.; lat. médiév.
tromba en 1259 à Plaisance ds
Du Cange), puis aussi, p. anal. de forme « sorte de feu d'artifice » (dep. 2
emoit.
xves.,
Canti carnaslialeschi ds
Tomm.-
Bell.), « sorte de fusée utilisée dans l'artillerie » (1567,
Cataneo d'apr.
Jal.1; d'où 1), et au sens 2 dep. 1607 (B.
Crescenzio,
ibid.); au sens 1,
trombe (de feu) a été francisé en
trompe (à feu, de feu) att. de 1547-50 (
Fennis Stolon. p. 525) à 1872 (
Littré). L'ital.
tromba est empr., d'apr.
FEW t. 17, p. 380b, à l'a. prov.
tromba « trompette » (dep.
xiiies.,
Flamenca d'apr.
Levy Prov.) à côté de
trompa, de même orig. que
trompe*.