TRIPOTER, verbe
Étymol. et Hist. A. Intrans.
1. 1546 « jouer à la paume » (
Rabelais,
Tiers livre, éd. M. A. Screech, Prologue, 106, p. 11);
2. a) 1694 « s'occuper à remuer, à manipuler diverses choses plus ou moins propres » (
Ac.);
b) 1883 « toucher, déplacer avec insistance et sans précaution des choses qu'on dérange » (
Delvau);
3. 1837 « se livrer à des opérations financières plus ou moins louches pour en tirer profit » (
Balzac,
C. Birotteau, p. 99).
B. Trans.
1. a) 1581 « organiser, combiner d'une manière plus ou moins malhonnête » (N.
de Montand,
Miroir des François, p. 168: ventes
tripotees);
b) 1774 « manipuler, utiliser (de l'argent, des fonds) de manière à en tirer plus ou moins frauduleusement un profit » (
Beaumarchais,
Mém. contre M. Goëzman ds
Œuvres compl., Paris, 1828, t. 3, p. 183);
2. a) 1611 « manier malproprement ou sans précaution et avec insistance » (
Cotgr.);
b) 1787 « faire des attouchements à une personne » (
Louvet de Couvray,
Une Année dans la vie du chevalier de Faublas ds
Romanciers du XVIIIes., éd. Etiemble, t. 2, p. 642);
c) 1860 « toucher de la main, manipuler quelque chose de manière répétée et sans y attacher d'importance » (
Goncourt,
Journal, p. 688);
3. a) 1860
tripoter le carton « jouer aux cartes » (
Villemessant,
Paris au jour le jour ds
Larch. 1872, p. 79);
b) 1868
tripoter les cartes (A.
Daudet,
Pt Chose, p. 221);
4. 1866 « gâcher artistiquement (les couleurs), exécuter une œuvre picturale » (
Delvau). Dér. de
tripot*; dés.
-er.