TRIBUNAL, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1140-70
sié tribunal (siège, chaire) « où s'assied un empereur pour rendre la justice » (
Vie de saint Laurent, éd. D. W. Russell, 787) −
ca 1614,
Brantôme,
Grands Capit. estrang. ds
Gdf. B. Subst.
1. 2
emoit.
xiiies. « siège des juges, des magistrats » (
Pass. des .XLVIII. mart., B. N. 818, f
o298 v
ods
Gdf. Compl.);
2. ca 1480
tribunal de justice « siège où un roi rend la justice » (
Mystère du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 36395);
3. 1621 « corps de magistrats exerçant une juridiction » (J. P.
Camus,
Agathonphile, 128: qui ne veut soumettre son esprit à ce
tribunal, périt); d'où
a) α) 1643
tribunal de l'Église (A.
Arnauld,
La Fréquente Communion, p. 254); 1734
tribunaux ecclésiastiques (J.-B.
Dubos,
Hist. crit. monarchie française, p. 249); spéc. 1686
tribunaux de l'Inquisition (P.
Bayle,
Commentaires Philos. Paroles J.C., p. 404);
β) 2
emoit.
xviies.
tribunal laïque (Cardinal de
Retz,
Mémoires, éd. A. Feillet, t. 3, p. 120); 1686
tribunal de la justice séculière (P.
Bayle,
op. cit., p. 408);
γ) 1763
tribunal de commerce (
Voltaire,
Histoire de l'Empire de Russie, p. 259);
δ) 1790, 12 août
tribunal de cassation (
Décret ds
Ranft); ε
) 1793, 9 mars
tribunal révolutionnaire, v.
révolutionnaire;
b) p. anal. 1776
tribunal de famille (
Restif de La Bret.,
Le Paysan perverti, t. 4, p. 170);
4. a) 1615
tribunal éternel « justice de Dieu » (J. P.
Camus,
Homélies des Etats généraux, p. 239);
b) 1621
tribunal de la pénitence « confessionnal » (
Id.,
Agathonphile, p. 96). Empr. au lat.
tribunal « lieu où siégeaient les tribuns » puis « endroit élevé en demi-cercle; tribune où siégeaient les magistrats (d'ordre civil ou militaire) et spécialement les juges », dér. de
tribunus (v.
tribun).