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TRESSE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) Fin xies. judéo-fr. treces « tresse [de lin non filé] » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 1020); b) 1561 « ruban fait de fils entrelacés » esguilletes de tresse (doc. ds Gay); 2. ca 1170 « cheveux nattés » (Rois, II, XVIII, 9, éd. E. R. Curtius, p. 92: Une des branches aerst Absalon par le tresce); 3. 1691 mar. (Ozanam, p. 302, 41: Les Tresses sont de petites cordes, ou cordons, faits ordinairement de fil de carret et dont on se sert pour fourrer les cables); 4. 1852 archit. (Lenoir, loc. cit.). Orig. discutée. Le mot, de même que l'ital. treccia (xiiies. Brunet Latin ds DEI), semble reposer sur un lat. vulg. *trichia qui représenterait le gr. tardif τ ρ ι χ ι ́ α « écorce de palmier servant à fabriquer des cordes » (1ers. d'apr. G. Alessio ds R. Ling. rom. t. 17, 1950, pp. 206-207), dér. de θ ρ ι ́ ξ, τ ρ ι χ ο ́ ς « cheveu, poil »; de *trichia sont à rapprocher: dans le domaine gallo-rom., le lat. médiév. trica « tresse de cheveux » (1057 ds Du Cange; 1080-82 Anjou ds Nierm.), et dans le domaine ital., le lat. trecia (1145 et 1191 Venise au sens de « bande, lien » [propr. « cheveux tressés »]). D'apr.G. Alessio, loc. cit., ce *trichia, d'orig. gr., terme mar., aurait été diffusé par la région de Venise et de l'exarchat de Ravenne à travers l'Italie. Dans cette hyp., étant donné l'ancienneté du mot en fr., il faut supposer qu'il aurait pénétré dans le territoire gallo-rom. par Marseille (a. prov. treza « tresse de cheveux », hapax ds Rayn.; tressa xves. ds Levy [E.] Prov.; tressa [de ceda pura] « ruban » Montauban 2emoit. xiiies., ibid.); il aurait perdu son caractère mar. Pour d'autres hyp., v. FEW t. 13, 2, p. 264a.