TRAQUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Av. 1577 « chasser [les troupeaux] devant soi » (R.
Belleau,
Bergeries, éd. 1578, t. 1, p. 17 ds
Littré: le
traquant berger);
2. a) 1726 « poursuivre [le gibier] » (J. B.
Rousseau,
Œuvres, Amsterdam, 1726, t. 2, p. 105 ds
Trév. Suppl. 1752: un chevreuil
traqué dans le taillis);
b) 1740-55 p. anal. « poursuivre [une personne en fuite] » (
Saint-
Simon,
Mémoires, éd. A. de Boislisle, t. 13, p. 228: Vaudémont le fit
traquer et prendre);
c) 1821 p. exagér. « poursuivre à outrance, harceler » (A.
Morellet,
Mém., t. 2, p. 23: une révolution qui allait
traquer, comme des bêtes nuisibles, les nobles et les grands et les riches dans toute l'étendue du royaume);
d) 1839 « combattre, chercher à faire disparaître (quelque chose) » (
Balzac,
Fille Ève, p. 143: amour [...]
traqué);
e) 1874 expr.
comme un animal traqué (
Gobineau,
Pléiades, p. 276); 1913
air de bête traquée (
Alain-
Fournier,
Meaulnes, p. 292);
ca 1911
regard traqué (
Gide,
Feuillets, p. 353); 1922
regard traqué (
Montherl.,
Songe, p. 125);
3. 1771 « fouiller (un bois) pour en faire sortir le gibier » (
Trév.:
traquer un bois). Orig. incertaine. Prob. dér. du m. fr.
trac « piste, trace » (
trac1*).