TRAPU, -UE, adj.
Étymol. et Hist. 1. a) 1555 « court et large, ramassé sur soi-même » (J.
Perion,
Dialogorum de linguae gallicae origine ejusque cum graeca cognatione libri quatuor, p. 65b cité par Chr. Schmitt ds
Mél. Baldinger (K.), 1979, p. 598: hinc brevem hominem
trape, et
trapu vocamus); 1580 (L.
Trippault,
Celt-hellénisme, p. 287 ds H.
Bursch,
Die lateinisch-romanische Wortfamilie von *interpedare, Bonn, 1978, p. 175: trape, ou
trapu); 1584 (E.
Du Monin,
L'Uranologie, 74a ds
Fr. mod. t. 6, p. 176: leur corps
trapu, mal raboté);
b) 1831 en parlant de choses « ramassé, massif » (
Michelet,
Journal, p. 94);
2. a) 1886 arg. scol. « fort, doué » (s. réf ds
Esn.:
trapu en math); 1888 (
Richepin,
Césarine, p. 19: Heurtault [...] a la réputation d'un
trapu en x [...] [femme] plus
trapue en x que des candidats à Polytechnique);
b) 1890 « difficile, ardu » (s. réf. ds
Esn.: un thème
trapu). Dér., au moyen du suff.
-u*, du m. fr.
trap(p)e « trapu, ramassé, gros et court » (
xives. [date du ms.]
Anticlaudianus BN 1634, f
o47 r
ods
Gdf.: et
trappe estoit toute croustee [mot douteux, la lecture
crappe « crasse, salissure » semble préférable]; 1505,
Gringore,
Les Folles entreprises ds
Œuvres, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, t. 1, p. 47: cuisses
trappes), empl. jusqu'au déb. du
xviiies., d'orig. inc. (
FEW t. 21, p. 283b). Selon
Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. 1982,
trapu serait dér. d'« une forme
trape qui désignerait une partie du corps (
cf. ventru, bossu, etc.); il s'agit sans doute de
tarpe « grosse patte, grosse main » ». La forme
trape, répandue dans les dial. fr.-prov. et fr.-comtois, est att. dep. 1360 en a. bernois au sens de « patte (d'ours) » (ds
Pierreh.,
s.v. taupe « patte, surtout patte d'ours; patte au sens de grosse main ») et serait issue d'un rad. prélat. *
talpa « patte » (
FEW t. 13, 1, p. 65). D'apr. H.
Bursch,
op. cit., pp. 174-179, repris ds
Baldinger Etymol. 1 1988, n
o814,
trapu et
trape sont dér. du m. fr.
trapper « couper, tailler » (av. 1525,
Jacomin Husson,
Chron. de Metz, éd. H. Michelant, p. 182 ds
Romania t. 35, p. 414:
trapper (les vignes)), issu d'un étymon b. lat. *
interpedare/*
(in)trapedare dont l'un des sens était « couper, amputer, tronquer », et qui a fourni dans les lang. rom. des dér. désignant un billot, une souche d'arbre, et p. anal., un homme trapu, ramassé.