TRANSPARENT, -ENTE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. a) ca 1375 se dit d'un milieu qui laisse passer la lumière et paraître avec netteté les objets (
Oresme,
Le Livre du Ciel et du Monde, éd. Menut et Denomy, 84
d, p. 336); 1601
robbes transparentes (P.
Charron,
De la Sagesse, Trois Livres, p. 513);
b) 1643 « translucide »
pourcelaines transparentes (F.
Tristan L'
Hermite,
Le Page disgracié, p. 125);
2. fig.
a) 1747 (Fr.
Grafigny,
Lettres d'une jeune péruvienne, p. 107: sous le masque
transparent de la plaisanterie);
b) 1763 « qui laisse voir le sens » (J.-F.
Marmontel,
Poétique Française, p. 463: cette allégorie [...] simple et
transparente);
c) 1776 « qui laisse voir clairement la réalité psychologique » (J.-J.
Rousseau,
Dialogues, p. 202: son cœur
transparent comme du cristal);
3. 1781 se dit des couleurs qui en laissent paraître plus ou moins d'autres mises dessous (
Ramond de Carbonnières,
Lettres de W. Coxe à W. Melmoth, p. 17).
B. Subst.
1. 1611 « plaque de verre » (L'
Estoile,
Mém., 2
ep., p. 308 ds
Gdf. Compl.), attest. isolée;
2. 1664 « vitrage » (Ch.
Robinet,
Conversation comique sur les œuvres de M. de Molière, 4eentrée ds
Brunot t. 4, p. 551);
3. 1676, 6 nov. « vêtement couvert d'une robe transparente » (M
mede Sévigné,
Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 442);
4. 1718 « feuille de papier réglée que l'on met sous une autre feuille pour écrire droit » (
Ac.);
5. 1762
illuminations en transparens « motif décoratif destiné à être éclairé par derrière » (
Ac.);
6. 1767 peint. « préparation employée pour faire ressortir les couleurs placées dessous » (
Diderot,
Salon, Œuv., t. XIV, p. 92 ds
Littré). Empr. au lat. médiév.
transparens (
xiiies. ds
Latham), comp. de la prép.
trans « à travers » et
parens, part. prés. de
parere « apparaître ».