TRAME, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. Désigne une réalité matérielle
1. xiies. (
Gloss. de Tours, 329 ds T.-L.,:
hoc subtegmen:
treme);
ca 1250 Douai
trainme (
Rec. doc. hist. draperie, éd. G. Espinas et H. Pirenne, t. 2, p. 73); 2
emoit.
xiiies.
traime (
Rutebeuf,
Dame qui fit 3 tours autour du moustier, 76 ds
Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 2, p. 295); 1549
trame (
Est.);
2. 1764 biol. « tissu, charpente d'un corps organisé » (
Bonnet,
Contempl. nat.,
Œuvres, t. VIII, p. 204 ds
Littré);
3. a) 1904 terme de photogravure (
Nouv. Lar. ill.);
b) 1945, déc. télév.
trame de 1000 lignes (in
Sc. et Vie, 339, p. 228 b ds
Quem. DDL t. 28).
B. Fig.
1. apr. 1271
traime « moyens de vivre » (
Rutebeuf,
Plaies du monde, 5, t. 1, p. 378; v. note);
2. a) 1306 « suite d'actions (mauvaises) »
ouvrer de foles traimes « mal faire » (
Guillaume Guiart,
Royaux lignages, éd. N. de Wailly et L. Delisle, 13297), rare;
b) av. 1615 « intrigue nouée »
ourdir une tresme (E.
Pasquier Rech., III, 44 ds
Œuvres, t. 1, Amsterdam, Libraires assoc., 1723, col. 333 a);
3. 1552 « cours, développement » (
Ronsard,
Amours, CXXXI, 14 ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 128);
4. « ce qui constitue le tissu, la structure d'un ensemble »)
a) 1821
la trame [it.]
de la conversation (J.
de Maistre,
Soirées St-Pétersb., t. 2, p. 102);
b) spéc. 1828 d'une œuvre littér. (
Sainte-
Beuve,
Tabl. poés. fr., p. 6: la
trame du ,,Roman de Renart``); 1885 d'une composition musicale (
Gevaert,
Instrument, p. 265: la
trame légère de son tissu instrumental). Du lat.
trama « chaîne; trame; tissu »; la forme rég.
traime a été altérée en
trame sous l'infl. de
tramer*.