TORTILLER, verbe
Étymol. et Hist. A. Verbe trans.
1. ca 1200
tortoiller « tordre serré » (
Roman de Renart, éd. M. Roques, branche V, 12799); 1752
tortiller une mortoise (
Trév. Suppl.); 1858
tortiller les ficelles (
Chesn. t. 2);
2. 1360-70 « tourner de çà de là à plusieurs reprises » (
Baudoin de Sebourc, XVII, 138 ds
Gdf. Compl.); 1573
se tortiller la queue (
Larivey,
Nuits de Strapar., t. I, p. 93,
ibid.);
3. 1821 « manger » (
Ansiaume,
Bagne Brest, f
o35, r
o,435).
B. Verbe intrans.
1. 1640
tortiller des fesses (
Oudin Curiositez); 1690
tortiller du cul (
Fur.); 1783
tortiller des hanches (
Beaumarchais,
Mariage de Figaro, III, 5);
2. 1669 « chercher des détours, des subterfuges » (
Widerhold Fr.-all.); 1723
il n'y a pas à tortiller (
Guy,
Voyage Littérature de la Grèce, p. 199);
3. 1808
tortiller de l'œil (
Hautel t. 2).
C. Verbe pronom.
1. 1768 « se tordre avec des mouvements répétés » (
Diderot,
Salon de 1767, p. 186);
2. 1842 « être disposé en spirale » (
Hugo,
loc. cit.);
3. 1842 « faire des efforts en vue de quelque chose » (
Sue,
Myst. Paris, t. 3, p. 29). Dér. régr. de
entortiller* plutôt qu'issu d'un lat. pop. *
tortiliare, dont l'existence n'est appuyée par aucune forme rom. (
FEW t. 4, p. 771).