TON3, subst. masc. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xiies. « bruit de voix » ( Moniage Guillaume, 4244 ds T.-L.); 2. 1200 « qualité de la voix humaine en hauteur, timbre, intensité » ( Jean Bodel, Jeu St Nicolas, éd. A. Henry, 608); 1651 le prendre sur un ton trop haut « avoir de hautes prétentions » ( Scarron, Roman comique, II, 15 ds Littré); 1656-57 « manière de s'exprimer par écrit » ( Pascal, Provinciales, XV, ibid.); 1668 Si vous le prenez sur ce ton ( Molière, Amphitryon, II, 4); 1691 au plur. « accents, intonations » (M mede Sévigné, Corresp., 24 juill., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 972); 3. a) 1550 phonét. « hauteur du son de la voix sur une syllabe déterminée » ( Meigret, Tretté de la grammere françoeze, p. 132); b) 1808 « variation de hauteur du son de la voix utilisée à des fins morphologiques et sémantiques » ( De Guignes, Voyages à Péking, Manille et l'Île de France, t. 2, p. 389); 4. a) av. 1678 « manières, façons de se comporter en société » ( La Rochefoucauld, Réfl. div., p. 133 ds Littré); b) 1798 se mettre au ton de qqn ( Ac.); c) 1913 avoir le ton (de la maison) ( Proust, Swann, p. 199); 5. 1718 donner le ton ( Ac.); 6. 1746 bon ton ( La Morlière, Angola, p. 50); 1751 le bon ton ( Duclos, Consid. mœurs, 8 ds Littré); 1784 mauvais ton ( Genlis, Veill. du chât., t. I, p. 347 ds Pougens, ibid.); 1823 de bon ton ( Stendhal, Rossini, t. 2, p. 49). B. 1. a)Ca 1180 « degré d'élévation ou d'abaissement des sons émis par des instruments » ( Thomas, Tristan, éd. B. Wind, 794); b) 1549 « mode musical » ( Est.); c) 1578 « intervalle unitaire, degré de l'échelle des sons » ( Vigenère, Tabl. de Philostr., f o97 v ods Gdf. Compl.); 2. 1669 changer de ton ( Molière, Tartuffe, IV, 7); 1718 faire chanter sur un autre ton ( Ac.); 1740-55 fig. monter au ton de ( Saint- Simon, Mém., éd. A. de Boislisle, 13, 319); 1852 sur tous les tons ( Sand, Corresp., t. 3, p. 342); 3. 1655 « airs que l'on sonne sur la trompe pour appuyer les chiens » ( Salnove, La Vénerie royale, Dict. des chasseurs, p. 35); 1834 tons de chasse « id. » ( Baudr. Chasses); 4. 1842 « chacun des tubes de différentes grandeurs qui s'adaptent à des instruments à vent pour en changer la tonalité » ( Ac. Compl.). C. 1. 1669 « valeur d'une teinte » (S. Bourdon, Conférences ds Jouin, Conf. de l'Ac. roy. de peinture..., p. 131 ds Brunot t. 6, 1, 2, p. 739); 2. 1762 « effet dominant des couleurs » ( Ac.); 3. 1811 ton chaud ( Chateaubr., Itinér. Paris Jérus. ds
Œuvres romanesques et voyages, éd. M. Regard, Paris, Gallimard, t. 2, 1969, [Bibl. de la Pléiade], p. 923); 1846 tons froids ( Balzac, Cous. Bette, p. 111); 4. 1826 tons vigoureux ( Boutard, Dict. des arts du dessin, ton ds Littré); 5. 1847 ton local ( Delacroix, Journal, p. 180); 6. 1872 ton sur ton ( Littré). Empr. au lat. tonus « tension d'une corde », « ton, son d'un instrument », « accent d'une syllabe », fig. « le clair-obscur », gr. τ
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ς « tension de la corde de la lyre », « mode musical », « mesure d'un vers », « accent tonique ».
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