TOLÉRER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1393 « supporter avec plus ou moins de patience quelque chose de désagréable » (
Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 104, ligne 21);
b) 1695
tolérer qqn « le supporter malgré ses défauts; admettre sa présence mais à contre cœur » (
Bossuet,
Méditations sur l'Evangile, éd. M. Dreano, p. 231: il ne vouloit plus
tolérer ceux qui n'ajouteroient pas une foy entiere à l'Evangile);
2. a) 1469 « tolérer certains abus, supporter chez autrui ce qu'on n'approuve plus » (13 mai,
Lett. de Louis XI, III, 345, Soc. Hist. de Fr. ds
Gdf. Compl.); 1691
tolérant part. prés. adj. « qui pratique la tolérance, ici en matière religieuse » (
Bossuet,
Avert. aux Prot., VI
3,IX, 641 ds
Brunot t. 4, p. 508);
b) 1689 « faire preuve d'une certaine indulgence à l'égard de ce qu'on n'approuve pas » ici pronom. (
Id.,
op. cit., II ds
Littré); 1782
tolérant part. prés. adj. « qui fait preuve de tolérance, compréhensif »
le monde tolérant (
Genlis,
Adèle, III, 298 ds
Brunot t. 6, p. 1115);
3. a) 1520 « être capable de supporter une épreuve physique » (
Le Guidon en françoys... de Maistre Jehan Falcon, F 122 ds
Sigurs, p. 590: Et si le malade ne veult
tollerer la dicte scarification);
b) 1857 (d'un organisme) « supporter sans inconvénient, sans réaction morbide » [
le]
seul arbre qui tolère l'eau salée (
Michelet,
Insecte, p. 36). Empr. au lat. class.
tolerare « supporter, endurer ».