TOHU(-)BOHU,(TOHU BOHU, TOHU-BOHU) subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 2
emoit.
xiiies.
toroul boroul « désordre, confusion » (
Bourdet,
Luque la maudite, 160, éd. G. Raynaud ds
Romania t. 12, p. 226: ausi con fust
toroul boroul), att. et formes isolées, à nouv. 1819
tohu-bohu (
Boiste);
2. 1552
Thohu et Bohu « le chaos primitif avant la création du monde, dans la Genèse » (
Rabelais,
Quart-Livre, éd. R. Marichal, chap. 17, p. 97: les deux isles de
Thohu et
Bohu [ici, p. plaisant.];
Briefve déclaration, p. 276:
Tohu et
Bohu, hebrieu: deserte et non cultivée); 1599
tohu vabohu (
Marnix de Ste-
Aldegonde,
Différens de la religion, I, IV, 15 ds
Hug.: reduire [la machine de l'univers] à son premier
tohu vabohu); 1625
le Tohu et le Bohu (G.
Naudé,
Apologie pour tous les grands hommes, éd. 1669, p. 68); 1765
Tohu-bohu (
Voltaire,
Dict. philos., éd. J. Benda et R. Naves, Paris, 1954, p. 213,
s.v. Genèse:
Tohu-bohu signifie précisément chaos, désordre);
3. 1862 « bruit, tumulte, agitation bruyante » (
Hugo,
Misér., t. 2, p. 617: le
tohu-bohu du bonheur). Empr. à l'hébr. biblique
tōhū wābhōhū
, expr. empl. dans la Genèse (1, 2) pour décrire l'état de la terre avant la création, comp. de
tōhū
« vide, néant, désert, solitude »
wā
« et » et
bōhū
« vide ». Cette expr. a été trad. par les LXX: α
̓
ο
́
ρ
α
τ
ο
ς
κ
α
ι
̀
α
̓
κ
α
τ
α
σ
κ
ε
υ
́
α
σ
τ
ο
ς, par la Vulgate:
inanis et vacua, par les Bibles de Jérusalem, du Rabbinat et Segond respectivement:
vide et vague, solitude et chaos, informe et vide.