TARDIF, -IVE, adj.
Étymol. et Hist. 1. 1
remoit.
xiies. « (d'une personne) lent à agir »
tardis a + subst. (
Psautier de Cambridge, 144, 8 ds T.-L.:
tardis a forsenerie [
ad furorem tardus]); 2
equart
xiiies.
tardif a + inf. (
Evangile des domées, 113, 25,
ibid.:
tardif a croire);
2. a) ca 1160 « (id.) qui vient trop tard pour pouvoir agir » (
Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 1644);
b) ca 1200 « (d'une chose) qui vient trop tard » (
Moralium in Job, éd. W. Foerster, p. 354, 4);
3. ca 1200 « qui se situe à une heure avancée de la nuit », de la journée»
hore tardive (
Li Dialoge Gregoire lo pape, p. 76 ds T.-L.);
4. ca 1223 « qui se meut, avance lentement » ici, n. propre
Tardis li limaçons (
Gautier de Coinci,
Miracles, éd. V. Fr. Koenig, 2
Mir 27, 505); 1342 (
Renart le contrefait, 14374 ds T.-L.: Comme lymechon fu
tardive [une beste]);
5. a) 1549 « paresseux, nonchalant [segnis] » (
Est.);
b) [1552
tardif a comprendre (
Est.,
s.v. tardus)] 1561 « qui comprend lentement » esprit tardif et hebeté (
Calvin,
Institution chrestienne, Genève, I, 14, p. 10);
c) 1694 « qui n'est en sa perfection que tard, qui présente un retard dans son développement »
esprits tardifs (
Ac.);
6. a) 1538 « (d'un fruit) qui vient tard à maturité » (
Est.,
s.v. serus, serotinus: [
poma]
tardives, Qui meurissent apres le temps et Saison); 1636
foin tardif (
Monet, p. 871 a);
b) 1551 « qui se produit tard dans la saison »
pluye tardive (
Calvin,
Bible, impr. J. Crespin,
Osée, VI, p. 274 b);
c) 1636 « né après ceux de son espèce »
agneau tardif (
Monet, p. 871 a). Du b. lat.
tardivus (
Notes tironiennes, éd. W. Schmitz, 57, 94 d'apr. W.
Heraeus ds
Arch. für lat. Lexicogr. t. 12, 1902, p. 74), dér. de
tardus « lent »; le sens « tardif » s'est développé postérieurement dans la lang. parlée, le mot propre étant
serus (
Ern.-
Meillet).