TAPIS, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 « pièce d'étoffe, de tissu servant à l'ameublement, la décoration, en particulier servant à couvrir le sol »
un tapiz Galacien (
Enéas, 6116 ds T.-L.); fin
xiies.
.j. tapis (
Raoul de Cambrai, 3455,
ibid.); 1328
un tapi velu de Roumanie (
Inv. de Clémence de Hongrie, p. 60 ds
Gay); 1408
un tapiz de muraille (
Arch. nat., P. 1189,
ibid.);
b) 1827
tapis magique (
Stendhal,
Armance, p. 150); 1876
tapis de prière (
Gobineau,
Nouv. asiat., p. 169);
2. a) ca 1485 « pièce de tissu recouvrant une table, un siège, un meuble »
un tapis sur une escabelle (
Mist. Vieux Testament, 34271, éd. J. de Rothschild, t. 4, p. 314);
b) en partic. 1575
quinze tapis de table de drap vert (
Inv. Château Montrond, 65); d'où
tapis vert ou
tapis « pièce de drap vert qui recouvre une table de travail, une table de conférence »
cf.
α) fin
xvies.
mettre qqc. sur le tapis « en débattre, en discuter » (
Pasquier, 418 ds
IGLF); 1676 « (d'une chose) »
revenir sur le tapis (
Sévigné,
Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 405);
β) ca 1660
amuser le tapis « ne proposer à l'examen que des choses peu importantes » (
Retz, IV, 294 ds
Littré); en partic. 1840 « divertir la société en racontant ou en faisant des choses plaisantes » (
Nerval,
loc. cit.);
3. 1550 « ce qui recouvre entièrement une surface et par son aspect extérieur rappelle un tapis »
un verd tapy sauvage (
Du Bellay,
L'Olive, LXXVII, 5 ds
Œuvres poét., t. I, p. 92);
4. a) av. 1615
tapis vert « pièce de drap vert recouvrant une table de jeu »
jouanz sur un tapis vert (
Pasquier, 728 ds
IGLF); 1690
le tapis brusle (
Fur.);
b) 1694
le tapis du billard (
Ac.,
s.v. billard); 1765
tapis de billard (
Encyclop. t. 15);
5. 1901 « revêtement de sol fait d'une matière souple, à l'intérieur ou à l'extérieur » (Ch. L.
Philippe,
Bubu de Montparnasse, Paris, éd. de la Revue Blanche, p. 107; en partic.
a) 1903 lutte
descendre au tapis (
L'Auto, 5 déc. ds
Petiot 1982); 1908
id. aller au tapis (
Vie au Grand Air, 4 janv.,
ibid.);
b) 1918 boxe
renvoyer qqn au tapis par un uppercut (
Auto, 4 avr., p. 2, col. 4 ds
Esn. Poilu, p. 79). Empr. au gr.
τ
α
π
η
́
τ
ι
ο
ν (dimin. de τ
α
́
π
η
ς « tapis, couverture ») prononcé
tapîtion à l'époque byz.