SÉQUESTRE1, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1281 « dépôt d'une chose litigieuse entre les mains d'un tiers en attendant le règlement de la contestation » (F. J.
Tanquerey,
Rec. de lettres anglo-fr., p. 23);
b) 1449
a sequestre adv. « à part » ([
Louis de Beauvau],
Pas d'armes de la bergère, éd. G. A. Crapelet, 203, hapax); 1612
(mettre) en sequestre « à l'écart, de côté » (
M. Régnier,
Satyre, XIII, 97 ds
Œuvres compl., éd. G. Raibaud, p. 177); 1690
mettre qqn en séquestre « mettre quelqu'un à l'écart du monde, de la société » (
Fur.);
c) 1451 « chose séquestrée » (
Chron. du Mt-St-Michel, éd. S. Luce, t. 2, p. 242); 1850 « main-mise d'un gouvernement qui est en guerre contre un autre sur les biens que possèdent dans son territoire le gouvernement ennemi et les sujets de ce gouvernement » (
Gobineau,
loc. cit.);
d) adj. 1470
(euvre) sequestre « secret, caché » (
Wavrin,
Cron. et anch. ist., tab. des rubriq., éd. W. Hardy ds
Gdf.); 1528 [éd.]
lieu sequestre « lieu retiré » (
Perceforest, vol. IV, chap. 36,
ibid.);
e) 1806 pathol. (
Capuron,
Nouv. dict. de méd.);
2. fin
xives. « celui entre les mains de qui les choses sont mises en séquestre » (
Aalma 11. 180 ds
Roques t. 2, p. 376);
ca 1390
main séquestre «
id. » (G.
de S. André,
Hist. de Jean IV,
ap. Lobineau,
Hist. de Bret., II, 706 ds
Gdf.). Empr. au lat. jur.
sequestrum « dépôt, séquestre » pour le sens 1 et au lat.
sequester « entremetteur, médiateur, dépositaire » pour le sens 2.