SÉGRÉGATION, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1374
segregacion « action de séparer » (J.
Goucain,
Trad. du Ration. de G. Durant, B. N. 437, f
o313, v
ods
Gdf. Compl.); av. 1535
segregation (
Fabri,
Art de Pleine rhetorique, éd. A. Héron, t. I, p. 112); 1550
partition ou ségrégation (
Meigret,
Le Traité de la gramm. fr., éd. Fr. J. Hausmann, p. 119); en partic.
1. a) 1864 « séparation en amas distincts de corps préalablement mélangés » (
Baudel.,
Eurêka, p. 148);
b) 1904 biol. (
Nouv. Lar. ill.);
c) 1927 métall. (
Champly,
Nouv. encyclop. prat., t. 8, p. 4);
2. a) 1930 « séparation absolue, organisée et réglementée, de la population de couleur d'avec les blancs » (
Morand,
Magie noire, p. 118);
b) 1935 p. ext. « discrimination, de droit ou de fait, de personne, de groupes sociaux ou de collectivités, suivant la condition sociale, le niveau d'instruction... » (
Carrel,
L'Homme, p. 55: l'exagération de la spécialisation, l'augmentation du nombre des travailleurs scientifiques, et leur
ségrégation en sociétés limitées à l'étude d'un petit sujet). Empr. au b. lat.
segregatio « séparation » formé sur le supin
segregatum de
segregare, v.
ségréger; le sens 2 a empr. à l'anglo-amér.
segregation (lui-même dér. de
to segregate, v.
ségréger), att. dès 1903 (B. T.
Washington, etc.,
Negro Problem, 215 ds
DAE).