SYMPHONIE, subst. fém.
Étymol. et Hist 1. 1120-50
siphonie désigne un instrument de musique (
Grand mal fist Adam, I, 103c ds T.-L.); 1155
symphonie « id. » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 10551), seulement en a. m. fr., le mot désignant tantôt un instrument à cordes, tantôt une sorte de vielle, v.
Dick,
Bezeichnungen für Saiten - und Schlaginstrumente in der afr. Literatur, pp. 83-86;
Brücker,
Die Blasinstrumente in der altfranzösischen Literatur, p. 49;
FEW t. 12, pp. 488-490;
2. a) 1357 « harmonie, accords agréables à l'oreille » (
Guillaume de Machaut,
Confort d'ami, éd. Hœppfner, 505: la douceur de la
symphonie et la très douce melodie de tous les genres de musique);
b) 1625 (
Naude,
Apologie pour grands hommes, p. 151: l'admirable ordre et
symphonie de la nature);
c) 1672 fig. en parlant d'une réunion de personnes (M
mede Sévigné,
Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 517);
3. 1673 « morceau de musique pour un ensemble d'instruments, pièces d'orchestre » v.
sinfonia (
Id.,
ibid., t. 2, p. 630: On répète souvent
la symphonie de l'opéra [de Lulli]: c'est une chose qui passe tout ce qu'on a jamais ouï);
4. a) 1751 « grande œuvre pour orchestre à plusieurs mouvements, formée de morceaux de genres différents » (Fr.
Martin,
Symphonies et ouvertures, opus 4 d'apr.
Mus. 1976);
b) 1786
symphonie concertante (
Journ. polytype, partie des arts agreables, I, 291 ds
Quem. DDL t. 21). Empr. au lat.
symphonia « harmonie de sons », « groupe de musiciens, de chanteurs, orchestre », désignant également différents instruments de mus. (v.
FEW t. 12, pp. 490-491), transcrivant le gr. σ
υ
μ
φ
ω
ν
ι
́
α de σ
υ
́
ν « ensemble, en accord » et φ
ω
ν
η
́ « voix », « harmonie des sons », « accord musical (entre deux sons, comme l'intervalle entre la quarte, la quinte et l'octave) », « union harmonieuse de voix ou de sons, concert », au fig. « harmonie » et également au sens concr. « orchestre » et « instrument de musique ».