SYLLABUS, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1865 « formulaire publié par Pie IX en 1864 et qui contient l'ensemble des propositions condamnées par le pape » (E.
Forcade, in
R. des deux mondes, févr., p. 774 ds
Quem. DDL t.
3); 1867 plus gén. « énumération sommaire des questions tranchées par l'autorité ecclésiastique » (
Hugo,
Paris, p. 78: À une époque où les
syllabus décrétèrent l'immobilité). Lat. mod.
syllabus signifiant « sommaire, liste, rôle » que l'on fait habituellement remonter à un gr. σ
υ
́
λ
λ
α
β
ο
ς qui serait à la base du lat.
syllabus « signalé seulement dans les lettres à Atticus de Cicéron » (
Bl.-W
.1-5); et dont l'existence est contredite par les textes, Cicéron n'utilisant que le mot
sittybos « étiquette » (
Att. IV, 53 et IV, 8, 2), transcr. du gr. σ
ι
τ
τ
υ
́
β
α
ι « vêtement de cuir » confondu avec σ
ι
́
τ
τ
υ
β
ο
ς « étiquette attachée à un livre en forme de rouleau » (
Chantraine), mots sémantiquement fort éloignés de
syllabus; le lat.
syllabus utilisé par Cicéron a été précisé par des éd. post. en σ
υ
λ
λ
α
́
β
ο
υ
ς d'où un σ
υ
́
λ
λ
α
β
ο
ς aurait été faussement déduit et traité comme un dér. de σ
υ
λ
λ
α
μ
β
α
́
ν
ε
ι
ν « réunir ». Le passage de Saint Augustin (
Confessions, XIII, 15, 18) souvent allégué, v.
Blaise Lat. chrét., n'atteste en fait que l'ablatif plur.
syllabis de
syllaba (v.
syllabe). En angl.
syllabus est att. au sens de « sommaire, table des matières » dès 1656 (
NED).