SUISSE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. 1. a) 1461-66 subst. « habitant de la Suisse » (
Jean de Bueil,
Le Jouvencel, éd. L. Lecestre, t. 2, p. 228); 1627 adj. « de Suisse » (
Sorel,
Le Berger extravagant, p. 19);
b) 1782 « employé d'église en uniforme chargé de l'ordonnance des cérémonies » (
Mercier,
Tableau de Paris, t. 2, p. 88);
c) 1935 « soldat de la garde suisse, au Vatican » (
Ac.);
2. a) 1619 « concierge, portier d'une grande maison » (Cl.
d'Esternod,
L'Espadon satyrique, éd. F. Fleuret et L. Perceau, p. 113);
b) 1828-29
(boire) avec son suisse (
Vidocq,
Mém., t. 3, p. 179: la petite chopine de vin qu'elle [la cabaretière] avale souvent avec son
suisse); 1841
faire Suisse « boire seul » (d'apr.
Esn.); 1893
manger, boire en Suisse « manger, boire seul » (
Verlaine,
loc. cit.);
3. a) 1632 au Canada « écureuil à pelage rayé dans le sens de la longueur » (
Sagard,
Le Grand voyage du pays des Hurons, pp. 305-306 ds
Dict. du fr. québécois, vol. de présentation, 1985);
b) 1872 « fromage blanc » (
Littré); 1902
petit-suisse, v. ce mot. Nom des habitants de la Suisse. Au sens 1 a,
cf. en 1455
Suissois (
Archives du Nord, B 3537, n
o125789 ds
IGLF). 3 a est prob. issu de l'anal. entre le pelage rayé de l'animal et l'uniforme des mercenaires suisses qui servaient en France, v.
Dict. du fr. québécois,
loc. cit.