SUCCÉDER, verbe
Étymol. et Hist. 1. a) 1258 « (en parlant de biens) revenir en héritage » (
Trésor des Chartes du comté de Rethel, I, 294, 11 ds
Runk, p. 18) −
xvies. ds
Hug.;
b) 1340 absol. « recueillir un héritage » (
Coutumes Lille, éd. Roisin, p. 360);
2. a) 1377 « avancer, passer » (
Oresme,
Ciel et Monde, éd. A. D. Menut, p. 290: nonobstant que
en ce lieu pluseurs corps
succedent un après l'autre);
b) 1534 « venir ensuite » (
Rabelais,
Gargantua, éd. Calder, Screech, p. 46: la joye qui toust
succederoit luy tolliroit tout cest ennuy);
c) 1543 « arriver (d'événements) » (
Amadis, IV, 36 ds
Hug.);
d) 1552
succeder a souhayt « se produire comme on le souhaite » (
Rabelais,
Quart Livre, éd. R. Marichal, p. 122),
succéder + loc. adv. ou adv. déterminant le caractère heureux, attendu ... de l'issue surtout au
xvies., senti comme vieilli ds
Ac. 1740;
3. a) 1403 « (d'une personne) prendre la succession de quelqu'un » (
Trésor des chartes du Comté de Rethel, II, 492, 18 ds
Runk., p. 11: le plus prochain qu'il eust, habile à
succeder à luy);
b) 1549
succéder (à qqn en qqc.) « réussir; être à la hauteur (de quelqu'un en quelque chose, ici dans le domaine des lettres et des sciences) » (
Du Bellay,
Deffence et Illustration, éd. H. Chamard, p. 56). Empr. au lat.
succedere (de
sub « sous » et
cedere « aller, s'avancer ») littéral. « aller sous, s'avancer sous » d'où « venir à la place de, remplacer », à partir duquel le fr. a développé différentes accept. « aboutir à, avoir telle issue », spéc. « réussir »; v. aussi
succès.