SUBTILITÉ, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. Abstr.
1. fin
xiies. « caractère de ce qui est subtil, d'intelligence délicate » (
Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 99, 33: [choses] ke per lor
subtiliteit fuyent ceos cuers ki poc sunt ancor subtil);
ca 1200 (
Moralium in Job, éd. W. Foerster, p. 331, 35: la
suptiliteit de la deventriene parole);
2. ca 1210 « finesse d'esprit, intelligence » (
Dolopathos, éd. Ch. Brunet et A. de Montaiglon, 74; 326); 1370-72
grossement, senz grant subtiliteit (
Nicole Oresme,
Ethiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, I, 3, p. 107);
3. 1538 « pensée, parole d'une finesse, d'une acuité excessives » (
Est.,
s.v. acuo, acumen: acuminibus suis se compungunt dialectici, par leurs
subtilitez;
s.v. arguo, argutiae: petites
subtilitez).
B. Concr. 1
remoit.
xiiies. [ms.] « caractère de ce qui est composé de particules déliées »
les subtilitez de l'air (
Comm. sur les Psaum. Bibl. nat. fr. 936, fol. 116 ds
Gdf. Compl.); 1256 (
Le Régime du corps d'Aldebrandin de Sienne, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 19, 23). Adapt. d'apr. le lat.
subtilitas « finesse, ténuité », fig. « pénétration d'esprit », de l'a. fr.
sotileté (1119 « finesse d'esprit, ingéniosité »,
sutiletet (
Philippe de Thaon,
Comput, éd. E. Mall, 852)).