SUBTILISER, verbe
Étymol. et Hist. A. Abstr.
1. a) ca 1380 trans.
subtilisier « percevoir les subtilités, analyser avec subtilité » (
Jean d'Outremeuse,
Myreur des histors, I, éd. A. Borgnet, t. 1, p. 8);
b) id. intrans.
subtilisiier « chercher en faisant preuve de subtilité » (
Id.,
ibid., I, t. 1, p. 36); 1585 péj. « faire preuve de finesse excessive, finasser » (N.
Du Fail,
Contes et discours d'Eutrapel ds
Propos rustiques, baliverneries..., éd. J. M. Guichard [1842], p. 146: lesquels [docteurs] il renvoya à Naples pour là
subtiliser et plaidoyer tout leur saoûl);
2. 1545 « rendre subtil » (
Le Maçon, tr.
Decameron, Concl. ds
Hug.: ceux qui ont
subtilisez leurs espritz aux escolles);
3. 1798 « tromper subtilement » (
Ac.).
B. Concr.
1. 1541 « réduire en tout petits morceaux » (
Canappe,
Anat. des os, p. 26 ds
Gdf. Compl.);
2. 1559 « rendre subtil, transformer en matière subtile » (
Amyot, trad.
Plutarque,
Hommes illustres,
Numa, XVII, éd. G. Walter, 1959, t. 1, p. 144: Les rayons du soleil
subtilisent l'air si fort qu'ils l'enflamment);
3. 1785-86 « dérober adroitement » ici, fig. (
Letourneur,
Trad. de Clarisse Harlowe, Lett. 98 ds
Littré). Dér. de
subtil*; suff.
-iser*.
Cf. les dér. a. fr.
sotillier (
ca 1210 intrans. « s'ingénier, s'efforcer »
Guillaume Le Clerc, Bestiaire, 1459 ds T.-L.),
subtilliier (
ca 1223 «
id. »
Gautier de Coinci,
Miracles, éd. V. Fr. Koenig, 1
Mir 44, 149),
sutillier (fin
xiiies. «
id. »
Jean de Meun,
Testament, 1109 ds
Rose, éd. D. M. Méon, t. 4, p. 57), dér. de
sotil, subtil*, dés.
-er; à rapprocher, du point de vue morphol. du b. lat.
subtiliare « amincir, affaiblir »,
VIes. ds
Blaise Lat. chrét.