SUBTILEMENT, adv.
Étymol. et Hist. A. Abstr.
1. Ca 1200
subtilment « avec une finesse d'esprit particulière » (
Job, éd. W. Foerster, p. 315, 35; 341, 40); 1360
considerer subtilement (
Nicole Oresme,
Quadrip., Bibl. nat. fr. 1348 [
xves.], fol. 13 a ds
Gdf. Compl.);
2. « adroitement, habilement » [mil.
xves.
soubtilement Charles d'Orléans,
Chansons, XX, 11 ds
Poés., éd. P. Champion, t. 1, p. 216] 1538 (
Est.,
s.v. ingenium, ingeniose: ingenieusement,
subtilement);
3. 1549 « en s'insinuant, subrepticement » (
Est.; dissimulation entre
subtilement es cueurs des hommes);
4. av. 1664 « de manière difficile à saisir » (
Guez de Balzac,
Aristippe ou De la Cour,
1erdiscours ds
Œuvres, Paris, L. Billaine, t. 1, 1665, p. 134: parlons moins
subtilement et d'une manière plus populaire).
B. Concr.
1. 1532 « finement, en fines particules »
euphorbe pulverizé subtillement (
Rabelais,
Pantagruel, XII, éd. V.-L. Saulnier, p. 95, 147);
2. 1583 « légèrement, furtivement, en s'insinuant » (
Desportes,
Epitaphes, Regrets... sur la mort de Diane, V, 2 ds
Cartels, mascarades et épitaphes, éd. V. E. Graham, p. 101: un esclair radieux Glisser
subtilement et se perdre en la nue). Réfection, d'apr. le lat.
subtilis, de l'a. fr.
sotilment (1119 « en faisant preuve de finesse »
Philippe de Thaon,
Comput, éd. E. Mall, 2405; 1130-40 « furtivement, subrepticement »
Wace,
Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1039;
ca 1170 « avec art » [
haubers]
ovrez soutilmant Chrétien de Troyes,
Erec, éd. M. Roques, 2643), dér. de
sotil (
subtil*); suff.
-ment2*.
Cf. l'a. fr.
sotivement (
ca 1170 « de manière dissimulée »
Marie de France,
Lais, éd. J. Rychner,
Eliduc, 717), dér. de
sotif (
subtil*).