SOUCHE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) [Fin
xies.
çoche « partie du tronc qui reste en terre après qu'on a coupé l'arbre » (
Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, 218)]; 1176-1181
çoche (
Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 290); 1178
çouche (
Renart, éd. M. Roques, 13137);
b) ca 1195
gésir cume choches « demeurer dans une immobilité complète » (
Ambroise, Guerre sainte, 10496 ds T.-L.); 2
emoit. du
xiiies. [date ms. T]
ne se movoir plus c'une choque « rester immobile » (
1èreContinuation Perceval, éd. W. Roach, t. 1, p. 3774);
ca 1363-64
estre comme une souche (
Guillaume de Machaut, Le Livre du Voir dit, éd. P. Paris, p. 147);
xives. [date du ms.]
se tenir souche « rester inerte » (
Le roi d'Angleterre et le jongleur d'Ely ds
Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 2, p. 253);
c) ca 1260 fig.
souche « tronc d'arbre, de la racine jusqu'aux branches » (
Philippe de Novare, Quatre Ages, 108 et 195 ds T.-L.);
2. 1373
choque « partie d'une cheminée qui s'élève sur le toit » (
Arch. Nord, B 15279, f
o35 v
o); 1624
souche (
Berty, Hist. gén. de Paris, Topographie hist. du vieux Paris, II, p. 216);
3. a) 1378 [date du ms.]
souche « celui de qui sort une suite de descendants, la descendance » (
Le songe du vergier, éd. M. Schnerb-Lièvre, livre I, chap. CL, 14); 1611
faire souche (
Cotgr.);
b) 1964 bactériol.
souche microbienne (
Lar. encyclop.);
4. 1808 « reste d'une feuille coupée en long » (
Boiste). Mot d'orig. discutée (v.
FEW t. 13, 2, p. 353). L'hyp. la plus vraisemblabe est celle de Hubschmid qui fait remonter le mot à un gaul. *
tsŭkka (d'où aussi Montferrat
soc, socca; aragonais
zoque), qui corresp. à l'all.
Stock « bâton ». La var.
coche, très répandue dans l'Ouest, est sans doute due à une très ancienne métathèse att. dès le
ixes. (
Bl.-
W.2-5). Le norm.
chuque (1558,
Poppe, Der Wortschatz des Journal des Sieur de Gouverville, p. 63) et le berrichon
suche (
cf. aussi piémontais
süka, Engadine
tschücha) s'expliquent par le fait que la voy.
ŭ
, tout comme dans qq. autres mots d'orig. gaul., a été traitée comme le
ū
lat. Le changement du Ọ en O (en partic. en Italie), est sans doute dû à l'infl. du lat.
sŏccus « chaussure de bois, base, socle » phonétiquement et sémantiquement très proche de la racine *
tsŭkka.