SONGEUR, -EUSE, subst. et adj.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1190 subst. « celui qui fait des songes, raconte ses songes » (
Herman de Valenciennes, trad.
Bible, éd. I. Spiele, 1133: ,,Jacob, li notre peres, croit trop cest
songeor [Joseph]. Se il puet esploitier, il en fera signor`` [
Gen. XXXVIII, 8]);
2. a) ca 1200 subst. « rêveur, qui se laisse aller à la rêverie » (
Aiol, 2742 ds T.-L.); 1412 adj. fém. (
A. Chartier, Le Débat des deux fortunes d'amours ds
Œuvres poét., éd. J. C. Laidlaw, p. 183); 1416 adj. masc. (
Id., Le Livre des quatre dames,
ibid., p. 260);
b) 1546 péj.
estre chez Guillot le songeur « méditer d'une façon stupide » (
Rabelais, Tiers Livre, XIV, éd. M. A. Screech, p. 109, 12);
3. 1830 adj. « plongé dans une rêverie empreinte de préoccupation »
demeurer songeur (
Balzac, La Vendetta ds
Comédie humaine, éd. M. Bouteron, 1962, t. 1, p. 882);
4. 1848 « qui est empreint de songerie »
enthousiasme grave et songeur (
Flaub., Champs et grèves, p. 207); 1851
regard songeur (
Lamart., Tailleur pierre, p. 467). Dér. de
songer*; suff.
-eur2*.