SON2, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1220-50 « air, mélodie » (
Grant mal fist Adam, I, 101 ds T.-L.: Löenges et
suns De dolce armonie); 1155 « chanson » (
Wace, Brut, éd. I. Arnold, 10546: öir chançuns, Rotrüenges e novels
suns);
b) ca 1165 « chant des oiseaux » (
Benoît de Ste-
Maure, Troie, éd. L. Constans, 27346);
2. « bruit »
a) 1
remoit.
xiies. des flots, de la mer (
Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXIV, 7: le
suen de ses fluez [
sonum fluctuum]);
b) ca 1165 d'épées frappant les heaumes (
Benoît de Ste-
Maure, op. cit., 21353); 1
erquart
xiiies.
son d'argent fig. (
Renclus de Molliens, Carité, éd. A. G. van Hamel, XVIII, 6: Drois se tapist a
son d'argent);
c) α) ca 1165 des cris (
Benoît de Ste-
Maure, op. cit., 2385); fin
xiies.
li suens de la voix (
Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 64, 5);
β) ca 1225
son des chiens (
Auberon, éd. J. Subrenat, 717);
3. ca 1165 « action de sonner, de jouer d'un instrument; les harmonies qui en résultent »
le son des estrumenz (
Benoît de Ste-
Maure, op. cit., 14806);
ca 1220
son de harpes, de vïeles (
Comte de Poitiers, 893 ds T.-L.); fin
xives.
sons de tabours, sons de cloches (
Eustache Deschamps,
Œuvres, VII, 269; 270,
ibid.).
Suen, suon est issu du lat.
sonus « son [
sonus tubae; nervorum; vocis], bruit, retentissement; sonorité, accent [de la voix, de la prononciation] ». La forme
son suppose une réfection d'apr. le lat. ou d'apr.
soner (
sonner*).