SOMBRER3, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1316 inf. subst.
sombrer « saison du premier labour » (Arch. JJ 53, f
o44 r
ods
Gdf.) − 1354 ds
Ordonnances des rois de France, t. 4, p. 297; 1328 « donner le premier labour à une terre » (
Cart. de Montier-Ramey, Richel. l. 5432, f
o13 r
ods
Gdf.). Terme d'orig. germ., dont les représentants (att. dans le sud de la Champagne, dans presque toute la Bourgogne et isolément dans le Berry, l'Orléanais, le Poitou et l'extrême nord du Lyonnais,
cf. FEW t. 11, p. 139a, et exprimant une méthode de culture du sol consistant en un premier labour que l'on donne aux terres au printemps ou au début de l'été même si on ne les ensemence pas ensuite) se rattachent au mot désignant l'été, comme les termes d'orig. gaul. plus anc. du rad. gaul. *
samo- « été » de même sens et de même évol. sém., v.
savart2avec lesquels ils sont en contact; d'un frq. *
sumarare ou *
sumerare, forme parallèle à *
sumoráre, dér. du burg. *
sumor « été », a. b. frq. *
sumar (
cf. a. fris.
sumur, a. nord.
sumar, a. h. all.
sumar, v. aussi
Falk-
Torp, s.v. sommer). Voir
FEW t. 11, pp. 140-142. De
sombrer, le déverbal
sombre (corresp. à l'all.
Brache « jachère » de
brechen « labourer, casser en morceaux ») qui paraît plus anc. att.:
xiiies. [date ms.] « jachère » (
Chrétien de Troyes, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 5609: li
sonbre; v. aussi éd. W. Foerster, 5629, var.: li
essombre, les
essombres, li
ombre), « saison du premier labour » 1260 ds
Gdf.:
sonbre,
cf. lat. médiév.
sombrum « labour » 1296 et 1336 ds
Du Cange; et les dér.
sombrement, sombrure « première façon donnée à la terre » 1636,
Monet − 1671,
Pomey;
sombrage « premier labour donné à la vigne » 1842 (
Ac. Compl.) −
Littré.