SINÉCURE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1715
les Bénéfices qu'ils appellent [
en Angleterre]
sine cura ([
G. L. Lesage],
Remarques sur l'Angleterre, faites par un voyageur, dans les années 1710 et 1711, 78 ds
Höfler Anglic.); 1784
canonicats politiques appelés en Angleterre sinecure (
Courrier de l'Europe, 20 janv. ds
Proschwitz Beaumarchais, p. 298); 1795
des sinecures [en Angleterre] ([
J. H. Meister],
Souvenirs de mes voyages en Angleterre, II, 19,
ibid.); 1803 (
Boiste); 1826
ne pas être une sinécure « être pénible » (
Balzac, loc. cit.); 1919 pop. par contresens « chose pénible, difficile » (
M. Cohen ds
Esnault, Notes compl. Poilu, 1956). Empr. à l'angl.
sinecure désignant à l'orig. un bénéfice ecclésiastique sans charge d'âmes réelle (1662
Sine-Cura, 1672
Sine-cure ds
NED) puis, p. ext., toute fonction ou situation assurant un revenu sans tâche ou responsabilité réelle (1676,
ibid.), du lat.
sine cura dans l'expr.
beneficium sine cura « bénéfice sans soin, sans charge ».