SELON, prép. et adv.
Étymol. et Hist. A. 1. xiies. [ms. L] prép.
sulunc « suivant, conformément à » (
Alexis, éd. Chr. Storey, prol.);
xiies. [ms.]
selunc (
ibid., var. ms. A, 30), forme avec
-c att. jusqu'au
xvies. (
Fossetier,
Cron. Marg., ms. Brux., I, f
o31 r
ods
Gdf.:
seloncq);
ca 1175
selon (
Chron. Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 13307); 1121-34
sulunc sainte escripture (
Philippe de Thaon,
Bestiaire, éd. E. Walberg, 930);
ca 1140
sulunc lur lei (
Geffrei Gaimar,
Hist. des Angl., éd. A. Bell, 1558); 1174-76
sulunc + subst. « suivant l'opinion de » (
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence,
St Thomas, éd. E. Walberg, 3420);
2. ca 1130 loc. conj.
sulunc ceo que « suivant que » (
Lois Guillaume, éd. J. E. Matzke, § 11);
ca 1280
selonc que (
Girart d'Amiens,
Escanor, 2244 ds T.-L.);
3. 1656-57 loc. adv.
c'est selon « cela dépend des circonstances » (
Pascal,
Provinciale, V, éd. L. Lafuma, p. 389b); 1664
selon «
id. » (
Molière,
Tartuffe, I, 2).
B. 1181-90 prép.
selonc « le long de » (
Chrétien de Troyes,
Perceval, éd. F. Lecoy, 1313), usuel jusqu'au
xvies., v.
Hug.; répertorié comme anc. par
DG et
Rob. Prob., en raison de la forme
sulunc, du lat. pop.
*sublongum propr. « le long de », comp. de la prép.
sub « vers, tout proche » d'abord « sous » et de
lonc (du lat.
longum, v.
long)
ca 1100
le lunc de « le long de, à côté de » (
Roland, éd. J. Bédier, 3732),
ca 1170
lonc « suivant, conformément à » (
Chrétien de Troyes,
Erec, éd. M. Roques, 5688); ou issu d'une forme primitive
*seon (
cf. le prov.
segon « selon » att. du
xiies.,
Rayn. et
Levy Prov., à nos jours,
Mistral:
segound), croisement d'apr.
long, de l'a. fr.
son « conformément à »
ca 1165 (
Benoît de Ste-
Maure,
Troie, éd. L. Constans, 4767) − déb.
xiiies. ds T.-L. (également
sonc ce que « selon ce que »
ca 1160,
Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 2618), du lat.
secundum (adverbialisation de
secundus, anc. part. de
sequor, v.
suivre) propr. « immédiatement après », « selon, suivant, conformément à ».