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SAISIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1100 saisir qqn de qqc. « mettre quelqu'un en possession de quelque chose » (Roland, éd. J. Bédier, 3213); 2. 1270 le mort* saisit le vif; 3. 1549 saisir une juridiction d'une affaire « porter une affaire devant une juridiction » (Est.). B. 1. a) Ca 1100 « mettre quelque chose en sa main avec détermination, force ou rapidité » (Roland, 721); 1534 pronom. se saisir de qqc. « s'emparer vivement de quelque chose » (Rabelais, Gargantua, XXV, 80, éd. R. Calder et M. A. Screech, p. 171); b) α) ca 1100 « prendre, retenir brusquement ou avec force (un animé) » (Roland, 2280); ca 1175 pronom. « se rendre maître de quelqu'un par la force » (Benoit, Chronique Ducs Normandie, 3012 ds T.-L.); β) 1466 saisir au corps (doc. ap. Bartzsch, p. 87); c) ca 1100 « s'emparer de, enlever de vive force (un objectif militaire) » (Roland, 972); d) 1832 « exposer (un aliment) à un feu vif au début de la cuisson » (Raymond, s.v. saisi); e) 1972 informat. (Bureau); 2. a) α) ca 1200 au fig. « s'emparer brusquement de l'esprit de quelqu'un en provoquant une vive surprise, une émotion violente » (Châtelain de Couci, Chansons, éd. A. Lerond, XXV, 27); β) 1553 « provoquer une sensation physique désagréable, qui affecte tout le corps » (La Bible, s.l., impr. J. Gérard, Ps. 48, 7 d'apr. FEW t. 17, p. 21b); b) 1580 « percevoir par les sens une sensation difficilement décelable » (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 590); c) α) 1669 se saisir d'un prétexte (Molière, Tartuffe, II, 4 ds Œuvres, éd. E. Despois et P. Mesnard, t. 4, p. 447); β) 1673 trans. « tirer avantageusement parti d'une chose au moment où elle se présente » (Racine, Mithridate, II, 3 ds Œuvres, éd. P. Mesnard, t. 3, p. 43); d) α) 1694 « se mettre en mesure de comprendre, de connaître par la raison, par un effort de réflexion » (Ac.); β) 1923 empl. abs. « comprendre » (Martin du G., Thib., Belle sais., p. 1033); e) 1763 « appréhender un objet, un concept, une idée pour le rendre perceptible à d'autres ou le fixer » (Marmontel, Poétique fr., t. 1, p. 374); 3. a) 1495 dr. « mettre sous la main de la justice par une saisie » (Coutumes du comté de Ponthieu, CXVI ds Nouv. Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 1, p. 96a); b) 1580 saisi subst. masc. « celui dont on a saisi les biens » (Coutumes de la prevosté et vicomté de Paris, CCCXLVIII, ibid., t. 3, p. 54b); c) 1809 saisir qqn « faire la saisie de ses biens » (Napoléon Ier, Corresp., Paris, 1865, t. 19, p. 624, cf. Littré Suppl.). Empr. à l'a. h. all.*sazjan, cf. le m. h. all. setzen « mettre quelqu'un en possession de quelque chose ». Le mot est att. vers 700 par le lat. médiév. sacire « id. » (Nierm.). Le sens originel en fr. est prob. « mettre quelqu'un en possession de quelque chose » d'où, par le pronom. se saisir de, saisir « prendre possession de » et « mettre quelque chose en sa main avec détermination ». Le sens jur. « mettre sous la main de la justice » (B 3 a) est att. en a. prov. dès 1278 [ms. du xives.] (Cartulaire de Beaumont ds Levy Prov.).