SÉMIOTIQUE, subst. fém. et adj.
Étymol. et Hist. 1. 1555
semeiotique « partie de la pathologie qui traite des signes auxquels on reconnaît les maladies » (
Vidius,
Les Anciens et Renommés Auteurs de la medecine et chirurgie, p. 922); 1628
semiotique «
id. » (
Paré,
Œuvres, XX, 2
epart., 23, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 3, p. 203), att. ds la lexicogr. dep.
Trév. 1732, supplanté par
sémiologie et surtout par
symptomatologie;
2. 1954 adj. et subst. (L.
Hjelmslev,
La Stratification du langage ds
Essais ling., p. 38: considérer le langage comme un cas particulier de
système sémiotique [...] situer la linguistique dans les cadres d'une
sémiotique (ou
sémiologie) générale);
3. 1967 « science générale des signes » (A.
Rey ds
Le Monde, 13 sept., p. 10). Empr. au gr.
η
̔
σ
η
μ
ε
ι
ω
τ
ι
κ
η
́ (s.-ent. τ
ε
́
χ
ν
η) « la diagnostique ou observation des symptômes » (fém. de σ
η
μ
ε
ι
ω
τ
ι
κ
ο
́
ς « apte à noter; qui concerne l'observation »); au sens 2 le mot a été empl. par Hjelmslev en dan. en 1943 et en angl. en 1953. En ling., log. et philos. du lang., l'ext. du mot est due également à l'infl. de l'angl. et de l'amér.
semiotic, semiotics (d'abord chez Charles Sanders Peirce au sens de « théorie formelle ou quasi-nécessaire des signes », en 1897 (v.
NED Suppl.2), cependant que σ
η
μ
ε
ι
ω
τ
ι
κ
η
́ avait été empl. dès 1655 au sens de « science des signes » par le philosophe angl. John Locke dans son
Essai sur l'entendement humain (livre IV, chap. 21, v. éd. M. Thurot, t. 6, p. 305); sur les concepts recouverts par les mots
sémantique, sémiologie, sémiotique dans les différentes traditions et approches, v. A.
Rey,
Théories du signe et du sens, t. 2 (en partic. pp. 285-303) et A.-J.
Greimas ds
Signe, langage, culture, pp. 13-27.