SÉMILLANT, -ANTE, adj.
Étymol. et Hist. 1546 (
Est. d'apr.
H. Vaganay ds
Rom. Forsch. t. 32, p. 161). Part. prés. adj. du verbe a. fr.
semillier « s'employer, s'occuper, s'ingénier [malicieusement] » (1269-78 intrans.
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 20106; 1306 réfl.
Guillaume Guiart, Royaux lignages, éd. N. de Wailly et L. Delisle, 15041; 1342 trans.
Renart le Contrefait, 12397 ds T.-L.), dér. du subst. a. fr.
semille, qui, à partir du sens de « descendance, lignée » (1174-78
males semilles « progéniture illégitime »
Étienne de Fougères, Manières, éd. R. A. Lodge, 1046 [v.
FEW t. 11, 429b, note 11];
ca 1200
boine semille « descendance légitime, illustre »
Jean Renart, Escoufle, éd. F. Sweetser, 2104;
cf. 1269-78 « progéniture »
Jean de Meun, op. cit., 9482), a développé celui de « [ce qui est issu, émane de quelqu'un] acte, action » (
ca 1200 « action valeureuse » [v.
FEW t. 11, p. 428b]
Jean Bodel, Saisnes, éd. E. Stengel et J. E. Matzke, CCXVI; 1
erquart
xiiies.
male semille « action méchante, mauvais tour »
Reclus de Molliens, Carité, 121, 4 ds T.-L.).
Semille est dér., à l'aide du suff.
-ille*, de l'a. fr.
seme (1236
saimme « origine [d'une qualité spirituelle] »
Gautier de Coinci, Miracles d'apr.
FEW t. 11, p. 426b); 1314 « sperme »
seme de pere Gervais du Bus, Fauvel, 2173 ds T.-L.;
cf. l'a. prov.
sem « semence » 1278 ds
Levy [E.]
Suppl.;
semen «
id. »
ca 1220
Chans. de la Croisade, éd. E. Martin-Chabot, 189, 106;
ca 1350 « race »
Leys d'Amors, II, éd. J. Anglade, t. 2, p. 136; occit. [Périgord]
seme «
id. »
E. Peyromaure, Velhadas perigordas, Toulouse, 1924, VI, p. 14), du lat.
semen, -inis « graine, semence ». D'apr.
FEW t. 11, p. 429a,
semillant serait issu de l'adj. a. fr.
semilleus « astucieux, rusé, trompeur » (
ca 1250
Bestiaire d'Amour rimé, 450 ds T.-L.; dér., à l'aide du suff.
-eux*, de [
male]
semille) par substitution de la dés.
-ant des part. prés.