RÉVEILLER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1155 trans. « tirer (une personne) de son sommeil » (
Wace, Brut, éd. I. Arnold, 10755);
ca 1165 inf. subst.
au resvillier (
Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 842); 1
remoit.
xiiies. réfl. (
Des Tresces, 281 ds
Fabliaux, éd. Ph. Ménard, t. 1, p. 103); fin
xives. trans. (
Froissart, Chron., éd. A. Mirot, I, § 568, t. 7, p 16);
b) ca 1440 trans. « faire revenir d'un évanouissement » (
Amant rendu Cordelier, éd. A. de Montaiglon, 1595);
c) 1576 intrans. « sortir d'un état léthargique » (
Navig. Comp. Bouteille, II ds
Hug.); 1690 trans. (
Fur.: on picque, on tourmente les lethargiques pour les
reveiller);
2. fig.
a) 1269-78 trans. « tirer de l'inaction »
resveillier [
les bues ]
aus acuillons (
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 19693); fin
xives. réfl. (
Froissart, op. cit., III, § 229, t. 14, p. 167: Charles de Boesme ne dormy pas sus ceste besoingne, mais
se resvilla);
b) id. « redonner vie, acuité (à une chose) » trans. (
Id., op. cit., III, § 234, t. 14, p. 176: que il
revillast son droit envers la duchesse de Braibant); 1677 réfl. (
Racine, Phèdre, IV, 5: Quel feu mal étouffé dans mon cœur
se réveille?). Dér. de
éveiller*; préf.
re-*.
Réveiller, qui, par son préf. à valeur intensive, signifiait propr. « tirer de son sommeil par un procédé ou à une heure inhabituels » tend, dans la lang. commune, à évincer le verbe simple.