RÉPARER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1160 « remettre en état une chose endommagée »
reparer le fosset (
Eneas, 7284 ds T.-L.); 1160-74 part. passé adj.
fossé reparé (
Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 4306);
ca 1175
reparer murs (
Benoît de Ste-
Maure, Chron. ducs de Normandie, 34405 ds T.-L.); 1377 [ms.
xvies.]
os reparé (
Lanfranc [ms. Bibl. nat. fr. 1323], fol. 10 v
ods
Littré);
b) 1654 « faire disparaître les dégâts causés à une chose »
réparer une brèche (
Ablancourt, Luc. ds
Rich. 1680);
2. a) 1176-81 « remettre en état (une personne), la restaurer, lui redonner des forces » (
Chrétien de Troyes, Chevalier à la charrette, éd. M. Roques, 6668: La pucele soëf le couche [Lancelot] [...] Tot le renovele et
repere, Tot le remue, tot le change);
b) 1671
reparer ses forces (
Pomey).
B. Fig.
1. a) 1269-78
reparer ses lignages « restaurer sa race, sa lignée [en la perpétuant] » (
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 19672, 19674);
b) ca 1350 [en parlant du Christ]
reparer humaine lignie « la racheter, la restaurer, par sa mort, dans sa dignité première » (
Gilles li Muisis, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 2, p. 125); 1580 cont. relig. réfl. « (de l'homme) s'améliorer, remédier à son imperfection » (
Montaigne, Essais, II, 16, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 618);
c) 1606
reparer son honneur (
Nicot);
2. 1346 « supprimer, compenser les conséquences fâcheuses d'un accident, d'un tort » (Arch. Loiret ds
Gdf. Compl., s.v. attentat: les attemptaz que M... doit
reparer pour les religieuz); 1538 (
Est., s.v. sarcio:
reparer un dommage, le deshonneur;
s.v. expio:
reparer une injure). Empr. au lat.
reparare (proprement « préparer à nouveau ») « remettre en état, restaurer, rétablir » au propre et au fig.