RÉMISSION, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1
remoit.
xiies. [ms. fin
xiies.] « action de remettre (les péchés) » (
Professio fidei à la suite du
Psautier d'Oxford, éd. F. Michel, p. 255:
remissiun des pecchiez);
b) ca 1180
sans rémission « sans possibilité de pardon » (
Vie de St Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 219: senz
remission);
2. a) xiiies. « remise de peine accordée à un coupable » (s. réf. ds
FEW t. 10, p. 242b); 1358 (
Ordonnances des Rois de France, t. 3, p. 227: grace,
remission ou pardon);
b) 1358
lettres de rémission (
ibid.: les Lettres desdites
remissions ou pardons); 1412 (
ibid., t. 12, p. 243: nos Letres de pardon et
remission); 1449 (
B. d'Overbreuc contre Ch. et H. de Flavy, Arch. nat. X
2A25 ds P.
Champion,
Guillaume de Flavy, capitaine de Compiègne, p. 245: lectres de
remission);
3. 1690 p. ext. « indulgence, miséricorde » (
Fur.: un homme ardent qui poursuit ses ennemis [...] sans
remission); 1718 (
Ac.: un homme sans
remission).
B. 1. a) 1532
sans rémission « sans arrêt, sans relâche » (
Rabelais,
Pantagruel, chap. 18, éd. V. L. Saulnier, p. 147: boire sans
rémission);
b) 1749 « accalmie, relâche » (
Buffon,
Hist. nat., t. 1, p. 468: dans les vents de terre, quelque violens qu'ils soient, il y a des momens de
rémission); 1765 « diminution d'intensité » (
Encyclop. t. 12, p. 365b,
s.v. péripatéticienne, philosophie: [la qualité] admet intensité et
rémission);
c) av. 1784 « diminution, atténuation » (
Diderot,
Paradoxe sur le comédien, éd. P. Vernière, p. 307: la chaleur [dans le jeu d'un comédien] a son progrès, ses élans, ses
rémissions);
2. 1575 méd. « affaiblissement, diminution temporaire d'un mal » (A.
Paré, éd. J. F. Malgaigne, XX, 12, t. 3, p. 101a: telle relasche [de la fièvre] se doit plustost appeler
remission qu'
intermission). Empr. au lat.
remissio « action de renvoyer; action de détendre, de relâcher, affaiblissement (d'un mal); abandon, remise (d'une peine, d'un impôt) » lat. chrét. « pardon, rémission (des péchés) »; dér. du lat.
remittere (
remettre*).