RENÂCLER, verbe
Étymol. et Hist. 1. 1725 intrans. « crier après quelqu'un » (N.
Ragot,
Vice puni ou Cartouche, d'apr.
Sain. Sources Arg. t. 1, p. 336a);
2. 1762
id. « faire un certain bruit en retirant impétueusement son haleine par le nez, lorsqu'on est en colère » (
Ac., s.v. renasquer, forme qualifiée de ,,pop.``); 1848 p. ext. (
Flaub.,
Champs et grèves, p. 163: nous sommes montés dans notre wagon [...] la bête de fer
a renâclé comme un cheval qui piaffe);
3. a) 1819 intrans. « hésiter, refuser de faire » (
Boiste);
b) 1835
il renâcle à cette besogne (
Ac.). Altér. tardive, peut-être par croisement avec
renifler*, du m. fr.
renaquer (1355
renaquer arriere) « réfréner par des tergiversations » (lat.
retro revocanda,
Liv. II, 45,7)
Bersuire,
Tit.-Liv., Bibl. nat. fr. 20312
ter, fol. 44 r
ods
Gdf. Compl.; av. 1555
renasquer « témoigner sa colère en ronflant, jurant »
Tahureau,
Prem. dial., p. 31 ds
Hug.,
s.v. renaguer), dér. à l'aide du préf.
re-*, de l'a. fr.
naquier « flairer » (1260-80 pic.,
Guillaume d'Amiens,
Dit, éd. A. Jeanroy, 135 ds
Romania t. 22, 1893; encore relevé au
xvies.,
Hug.),
nascïer « parler du nez » (fin
xiiies.,
Gautier de Bibbesworth,
Traité, 1074 ds T.-L.), le type en [-K-] relevé bien au-delà du domaine pic. (
cf. bourg.
naquai) s'expliquant plutôt par une infl. des dér. du rad.
nak-, de sens voisin, (m. fr.
naquer « mordre (en parlant d'un chien); ronger »
Cotgr. 1611; v.
FEW t. 7, p. 27b) que par une ext. du type dial.
Nascier est issu du lat. vulg.
*nasicare, dér. de
nasus, v.
nez.