RENAÎTRE, verbe intrans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1174-76 cont. relig. « connaître un changement spirituel, une nouvelle disposition d'âme » (
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 564);
b) fin
xiies. théol. « connaître une nouvelle naissance, une régénération selon l'esprit, réalisée par la foi et le baptême »
reneistre d'awe et del saint esperit (
Sermons de St Bernard, 103, 38 ds T.-L.);
2. 1176-81 « naître à nouveau » en parlant d'une pers. (
Chrétien de Troyes, Chevalier à la charrette, éd. M. Roques, 3057); 1269-78 (
Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 15960: ele [Nature] perdroit du tout son estre, S'el ne fesoit cetui [phenix]
renaistre);
3. ca 1220 « réapparaître, se montrer à nouveau » en parlant des étoiles (
Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, éd. C. Appel, 6522); 1549 part. prés. adj.
le renaissant Soleil « le soleil levant » (
Ronsard, Premières poésies,
Avantentrée du roi à Paris, 130 ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 23);
4. 1269-78 « croître à nouveau (d'une végétation) » (
Jean de Meun, op. cit., 19949);
5. fig. « connaître une nouvelle vie, une nouvelle vigueur »
a) fin
xiiies. en parlant d'un sentiment (
Miracles de St Eloi, éd. M. Peigné-Delacourt, XI, p. 33b: E dedens le cuer li nassoit et
ranissoit devotions); 1559 (
Amyot, trad.
Plutarque, Hommes illustres, Compar. Pélopidas-Marcellus, III, éd. G. Walter, t. 2, p. 705: [Il] fit
renaître dans les courages des soudards romains une envie ... de se trouver aux prises encontre l'ennemi);
b) 1552 en parlant d'une pers. inf. subst.
mon renaistre (
Ronsard, Amours, XCVII, t. 4, p. 96);
c) 1640 part. prés. adj.
Rome renaissante (
Perrot d'Ablancourt, trad.
Tacite, Hist., l. 5, c. 8 ds
Rich. 1680);
6. fin
xviiies.
renaître à la gloire; au plaisir (
Delille d'apr.
Besch. 1845). Dér. de
naître*; préf.
re-*.