RELÉGUER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1372-74 « exiler dans un lieu déterminé » (N.
Oresme,
Le Livre de Politiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, f
o121d, p. 163: bannir ou
releguer);
ca 1590 « mettre, maintenir (un être, une chose) dans un lieu écarté » (
Montaigne,
Essais, III, 10, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 1010: l'eremite
relegué aux deserts d'Arabie);
2. 1680 au fig. (
Rich.: Les belles lettres anciennes sont presque bannies du commerce du monde, et
reléguées dans la poussiere et l'obscurité de quelques cabinets);
3. 1890 part. passé subst.
relégué « individu condamné à être interné et à travailler dans un territoire colonial déterminé » (
Lar. 19eSuppl.); 1904
reléguer « interner dans une colonie » (
Nouv. Lar. ill.). Empr. au lat.
relegare « éloigner, bannir », dér. de
legare « envoyer, déléguer ».