RELÂCHER, verbe
Étymol. et Hist. A. Trans.
1. ca 1170 « desserrer, adoucir » (
Rois, éd. E. R. Curtius, p. 13, VI: E rendrez loenge [...] al halt Deu de Israel, si par aventure volsist
relascher sa main, Ki tant est dure sur nus);
2. 1269-78
relachier « rendre la liberté (à quelqu'un) » (J.
de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 20180);
3. 1580 p. métaph. « rendre plus lâche, distendre » (
Montaigne,
Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, II, 15, p. 615: mais d'autant
s'est depris et
relaché le nœud de la volonté et de l'affection, que celuy de la contrainte s'est estroicy);
4. 1647 « apporter une certaine négligence (à ce qu'on fait) » (
Descartes,
Méditations métaphysiques, 3
emédit., éd. A. Robinet, p. 31, 18: lorsque je
relâche quelque chose de mon attention).
B. Pronom. réfl.
1. 1230 « s'écarter, faire digression » (
Gaidon, éd. F. Guessard et S. Luce, 9678);
2. 1580 « devenir plus lâche, moins tendu » (
Montaigne,
Essais, II, 35, p. 745);
3. 1588 « devenir moins rigoureux » (
Id.,
ibid., III, 5, p. 862);
4. 1627 « devenir moins intense, moins ardent » (
Malherbe, lettre à Racan ds
Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 4, p. 32);
5. 1640 « faiblir, cesser de soutenir son effort » (
Perrot d'Ablancourt, trad. des
Annales de Tacite, l. 12 ds
Rich.).
C. Intrans. 1580 mar. (
Montaigne,
Essais, II, 12, p. 495). Dér. de
lâcher1*; préf.
re-*.