REJETER, verbe
Étymol. et Hist. A. Trans.
1. 1176-81
regieter « jeter, abandonner » (
Chrétien de Troyes,
Chevalier charrette, éd. M. Roques, 4842);
2. ca 1190 « renvoyer loin de soi » (quelque chose) (
Renart, éd. M. Roques, Br. XI, 11794);
3. xiiies. « régurgiter, vomir » (
Aldebrandin de Sienne,
Régime du corps, 77, 32 ds T.-L.);
4. xves.
regetter « jeter de nouveau, renvoyer » (
Sept Sages de Rome, éd. G. Paris, version dérimée, p. 41);
5. 1464
rejetter « annuler » (lettre du duc François II, 5 août ds Dom H.
Morice,
Mém. pour servir à l'Hist. eccl. et civile de Bretagne, t. 3, p. 71);
6. ca 1480
rejetter « repousser » (quelqu'un) (
Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 1750, t. 1, p. 69);
7. 1539
rejecter « refuser » (une opinion, un présent, etc.) (
Est.);
8. id. rejecter sur ung autre le souspecon qu'on avoit sur aucung (
ibid.);
9. 1810
rejeter en arrière (un vêtement, une partie du corps) (
Chateaubr.,
Martyrs, t. 3, p. 10).
B. Intrans.
1. ca 1200
regeter « ruer » (du cheval) (
Chevalier au cygne, 166 ds T.-L.), seulement a. et m. fr.;
2. ca 1393 « donner des rejetons » (d'une plante) (
Ménagier de Paris, éd. G. Brereton et J. M. Ferrier, p. 118).
C. Pronom. réfl.
1. 1567 « se jeter de nouveau, se réfugier » (
Amyot,
Vies des hommes illustres, Pyrrhus, t. III, p. 1488: Voyant qu'il ne la [la Sicile] pouvoit tenir non plus qu'une navire agitee de la tourmente, il cherchoit quelque couleur honeste pour en sortir, et fut la cause veritable pour laquelle il
se rejetta en Italie);
2. 1805
se rejeter en arrière (
Cottin,
Mathilde, t. 1, p. 103). Du lat.
rejectare « renvoyer, répercuter » (le son) qui prit en lat. d'époque impériale les sens de « rejeter, repousser, vomir », dér. de
jactare (
jeter*).