RACCOURCIR, verbe
Étymol. et Hist. A. 1. a) 1219-61 trans. « diminuer en longueur » (doc. Arch. de Tournai ds 
Gdf. Compl. : li hale [...] soit 
rascourcie); 1611 part. passé adj. hérald. 
croix raccourcie (
Cotgr.); 1680 
à bras raccourcis (
Rich.); 
b) 1636 « réduire le volume » (
Monet, p. 720a); 
2. spéc. 
a) Beaux-Arts 
               α) 1529 part. passé adj. « (dans une représentation graphique) qui a été diminué en longueur » 
homme racourcy (
G. Tory, Champ fleury, fac-sim. J. W. Jolliffe, Londres, 1970, fol. 18 r 
o); 1676 « de format réduit » 
plan raccourci (
Fléchier, Oraison funèbre Turenne, Paris, 1808, p. 76); 
               β) 1651 part. passé subst. « procédé de l'artiste destiné à rendre la perspective » (
R. Fréart de Chambray, Traité de la peint. de L. de Vinci, p. 127 et 362 d'apr. 
Brunot t. 6, p. 696); 1765 
id. « œuvre exécutée par ce procédé » (
Diderot, Salon de 1765, 
               Œuvres, t. 13, p. 36 ds 
Littré); 
b) litt. 1690 part. passé subst. « abrégé d'un écrit » (
Fur.); 1802 [dans un écrit] 
tableau en raccourci (
Baudry des Loz., Voy. Louisiane, p. 29); 1824 styl. 
user d'un raccourci (
Joubert, Pensées, t. 1, p. 80); 
3. 1699 réfl. « (d'une personne) se ramasser sur soi-même » (
Fénelon, Télémaque, XIII, éd. A. Cahen, t. 2, p. 247, 141); 
4. 1792 pop. « guillotiner » (d'apr. 
Esn.); 1793-94 (
Rapport de Baron, d'apr. 
Brunot t. 9, p. 878, note 6); 
5. 1837 part. passé subst. « sentier qui abrège » (
Stendhal, Mém. d'un touriste, Paris, Calmann-Levy, t. 2, 1891, p. 152: prendre un petit 
raccourci [it. dans le texte] (sentier qui abrège)). 
B. « Diminuer la durée » [1237 (A.N. K 30, pièce 10 ds 
Gdf. Compl.: se [...] jou le 
racorcisse [ms. 
racorçassie] sen tiermine)] 1580 part. passé adj. fém. 
vies de moitié racourcies (
Montaigne, Essais, II, XXXVII, éd P. Villey et V. L. Saulnier, p. 779); 1835 intrans. 
les jours raccourcissent (
Ac.). 
C. 1. Fin 
xve-
xvies. fig. part. passé subst. « abrégé » (
Traité d'alchimie, 197 ds 
Rose, éd. Méon, t 3, p. 112: [en parlant de l'or et de l'argent] Sont de beaulté vray 
raccourci); 
2. 1588 trans. « diminuer en intensité, en importance » part. passé adj. 
cognoissance racourcie (
Montaigne, op. cit., III, VI, p. 908); 
ca 1590 
raccourcir l'usage [
de boire] (
Id., op. cit., II, II, p. 343).     Dér. de 
accourcir*; préf. 
re-*. 
Cf. les dér. de la 1
reconj. a. fr. 
racorcier (
ca 1220, 
Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 1200 ds T.-L.) et 
recorcier (fin 
xiiies. réfl. « se retrousser » 
Renart, éd. M. Roques, 14330, var. H), respectivement dér. de 
acorcier « abréger » (1119 intrans. 
Ph. de Thaon, Comput, 380 ds T.-L.; 1155 trans. 
Wace, Brut, éd. I. Arnold, 3780) et de 
corcier « 
id. » (1240-80 fig. ds T.-L.).