RÉVOLTER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1414
se revoultrer « se tourner » (
L. de Premierfait, Decameron [trad. de l'ital.], Richel. 129, f
o9 r
ods
Gdf.); 1507
se revolter (
J. d'Auton, Chron., éd. Maulde la Clavière, t. 4, p. 268); 1542
revolter « tourner » ([
J. de Vauzelles], trad. de l'
Arétin, Genèse, p. 213 ds
Gdf.) − 1611,
Cotgr.;
b) 1524- 26 p. ext. au fig.
se revolter « changer de parti » (
R. de La Marck, seigneur de Fleuranges,
Mém., p. 61 ds
La Curne: Bientôt après la dite ville de Padoue
se revolta venitienne); 1527 (le
Loyal Serviteur, Hist. de Bayart, éd. J. Roman, p. 332: L'empereur Maximilien commençoit desjà secrètement à
se revolter) − 1620,
d'Aubigné ds
Hug.;
c) 1541
se revolter de « se détourner de » cont. relig. (
J. Calvin, Instit. de la Relig. chrét., éd. J.-D. Benoît, t. 1, p. 80), seulement au
xvies., v.
Hug.;
2. 1502 « entrer en rébellion contre l'autorité établie » (
J. d'auton, op. cit., t. 2, p. 254: elle met le peuple en murmure et rebellion, et pays conquis faict
revolter); av. 1520 réfl. (Cl.
de Seyssel, Hist. des successeurs d'Alexandre, f
o64 v
ods
Fonds Barbier: A la persuasion d'auteurs
se revolterent contre les Romains);
3. 1630 p. ext. « être violemment choqué, s'indigner » (
Malherbe, Traité des bienfaits de Sénèque ds
Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 2, p. 108: Aussi faut-il qu'un homme
soit étrangement
révolté contre les maximes naturelles, [...], qui fait mal avec cette intention de se donner du contentement). Empr. à l'ital.
rivoltare, att. au sens 1 dep. le mil. du
xives. (trad. de Iacopo da Cessole ds
Tomm.-
Bell.), dér. de
voltare « tourner », du lat. vulg. *
voltare, *
volvitare, fréquent. de
volvere « tourner » (
DEI;
cf. voûte).