PYGMÉE, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1246
pigmain « nom donné dans l'Antiquité à un peuple légendaire fait d'hommes de très petite taille » (
Gossuin de Metz, Ym. du monde, Bibl. nat. fr. 2021 [
xiiies.], fol. 99d ds
Gdf.); 1491
pigmées (
La Mer des Histoires, I, 34b, d'apr.
H. Vaganay ds
Rom. Forsch. t. 32, p. 27);
2. p. anal. 1532 (
Rabelais, Pantagruel, XVII, 85, éd. V. L. Saulnier, p. 143: plus de cinquante mille petitz hommes nains, et contrefaictz; et [...] autant de petites femmes acropies [...] Et quoy, dist Panurge, [...] il fault les marier ensemble [...] Ce que fist Pantagruel et les nomma
Pygmées);
3. 1756 p. ext. nom donné à une population de petite taille [ici, en Laponie] (
Voltaire, Essai sur les mœurs, éd. R. Pomeau, Paris, Garnier, t. 2, 1963, p. 140).
B. 1. 1595 empl. adj. fig. « sans mérite » (
Montaigne, Essais, II, 17, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 647);
2. 1611 subst. « être de très petite taille » (
Cotgr.). Empr. au lat.
Pygmaei, les Pygmées, nom d'un peuple mythique diversement localisé, adapt. du gr. ο
ι
̔
Π
υ
γ
μ
α
ι
̃
ο
ι subst. plur., de π
υ
γ
μ
α
ι
̃
ο
ς adj. « nain », propr. « grand d'une coudée », dér. de π
υ
γ
μ
η
́ « poing; mesure de longueur: distance depuis le coude jusqu'à la naissance des doigts » (
Chantraine,
s.v.
π
υ
́
ξ).