PRÉLATION, subst. fém.
Étymol. et Hist.1. xiiies. «dignité ecclésiastique» ici, d'un patriarche de Jérusalem (
Estoire de Eracles [trad. de Guillaume de Tyr], XXII, III, éd. P. Paris, t.2, p.414); 1284 (ds F. J.
Tanquerey,
Rec. de lettres anglo-fr., p.45); 1294
l'episcopal prelatïon (
Miracles de St Eloi, éd. Peigné-Delacourt, XL, p.70);
2. 1316 «situation prééminente, spéc. dans la hiérachie ecclésiastique» (
Geffroy de Paris,
Chron. métrique, 2260 ds T.-L.);
3. 1521 dr. féod. «droit de préemption au profit du seigneur direct» (
Coutume du Bourbonnais, CCCCLVII ds
Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t.3, p.1267);
4. 1845 dr. «en matière emphytéotique, droit du bailleur à être préféré à tous pour les améliorations apportées au fonds par le preneur» (
Besch.). Empr. au lat. médiév.
praelatio (de
praeferre «porter en avant, devant») «dignité de chef» (fin
vies. Grégoire le Grand), «dignité d'évêque, prélature» (
ixes. Loup de Ferrières), «droit de préférence par lequel un seigneur peut racheter le fief vendu par son vassal» (s.d. ds
Blaise Latin. Med. Aev.). Le sens 3 est également relevé en a. prov. (
dreg de prelatio;
drech de prelation dep. respectivement la 1
remoit. du
xives. (Arch. du Consulat de Montpellier) et 1342 (Nîmes,
Livre des Pèlerins de St Jacques) ds
Levy Prov.