PROPRE2, adj.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. a) 1130 «qui appartient à quelqu'un» (
Lois de Guillaume, éd. J. E. Matzke, § 17: en soun
propre chastel);
b) 1155 (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 79: Silvius fu si
propre nuns);
c) 1549
nom propre (
Est.);
2. ca 1265 «qui convient» (
Brunet Latin,
Trésor, éd. F. J. Carmody, III, 44, p.355: mos
propres, biaus et acoustumés);
3. a) ca 1280 «net, soigné» (
Clef d'amour, 322 ds T.-L.), att. seulement épisodiquement jusqu'au
xviies.;
b) 1640 «bien lavé, bien entretenu» (
Oudin:
propre comme une escuelle à chat);
4. ca 1280 marque expressément qu'il s'agit bien de la chose en question (
Clef d'amour, 867);
5. a) 1370 «qui est apte à, capable de» (
Oresme,
Ethiques, I, 3, note 5, éd. A. D. Menut, t.1, p.107:
propre auditeur de politiques);
b) ca 1485
propre à, propre pour (
Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 48486, 11892).
B. Subst.
1. a) 1213 «bien propre» (
Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 728, 27);
b) ca 1350
vivre sans propre «vivre sans rien posséder» (
Gilles Le Muisit,
Poésies, I, 143 ds T.-L.);
2. 1534 «caractère essentiel de (quelqu'un, quelque chose)» (
Rabelais,
Gargantua, Aux lecteurs, éd. M.-A. Screech, p.7: Pource que rire est le
propre de l'homme);
3. 1718 relig.
Propre des Saints (
Ac.);
4. 1791 p.antiphr.
ce sera du propre! (
Le Véritable P. Duchesne, Conseil pacifique du Père Duchesne, p.4 ds
Quem. DDL t.19). Empr. au lat.
proprius «qui appartient en propre» et «spécial, caractéristique»; le sens 3 est une ext. du fr., prob. à partir du sens de «qui convient bien, convenable», et se répand au
xviies. parallèlement à
malpropre* (v.
FEW t.9, p.458 et p.461, note 7).