PRONONCER3, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. 1121-34 «dire en public, déclarer» (
Philippe de Thaon, Bestiaire, 2996 ds T.-L.);
2. ca 1225 «articuler d'une certaine façon les phonèmes et les mots» (
Gautier de Coincy, Mir. Vierge, II Mir 30, éd. V. F. Koenig, 4, p.407); 1546-49
le prononcer (
Marguerite de Navarre, Heptameron, 26 ds
Hug.);
3. 1277 «déclarer avec autorité» (A. N. S. 4947, pièce 1 ds
Gdf. Compl.); 1283
prononcier le jugement (
Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, t.I, 23); 1694
prononcer soi-même sa condamnation (
Ac.);
4. 1667 part. passé «qui est fortement marqué» (d'un détail) (
Le Brun, Conf., p.53-54 ds
Brunot t.6, 2, 1, p.1384); 1668 inf. (
Dufresnoy, L'art de peinture,
trad. de Piles, IV v
o).
B. 1. 1585 verbe intrans. «prendre parti, prendre une décision» (
Noël du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, 223);
2. 1587
prononcer contre qqn «formuler un arrêt contre lui» (
Guillaume du Vair, Actions et traictez oratoires, éd. R. Radouant, p.129).
C. 1. 1569 verbe pronom. «être articulé» (
R. Estienne, Traicté de la gramm. franç., préf., p.4);
2. 1795 «manifester avec autorité ses décisions» (
Snetlage, Nouv. dict. fr. ds
Quem. DDL t.11);
3. 1830 «s'accentuer, s'accuser (en parlant des plis sur le front)» (
Balzac, Mais. chat, p.20). Empr. au lat.
pronuntiare «annoncer à haute voix, raconter», «proclamer, publier», «prononcer une sentence», «prononcer une lettre, un mot», «déclamer».